Le sommet de l’OTAN, dont les travaux ont pris fin hier mercredi à Londres, a été vécu par le président français Emmanuel Macron, sous une pression quasi permanente. Ses récentes déclarations sur “la mort cérébrale de l’OTAN” et la condamnation de l’offensive turque en Syrie, l’ont mis en mal avec certains de ses pairs. En Afrique de l’Ouest notamment à Bamako ou à Ouaga, des voix se lèvent de plus en plus, pour exiger le départ des soldats français. D’autres se demandent : À quoi sert la présence des forces Barkhane à Kidal ou à Gao ?
Le sommet de l’OTAN qui a été clôturé hier à Londres n’a pas été de tout repos pour le président français, Emmanuel Macron. Son récent diagnostic sur l’état clinique de l’OTAN et ses appréciations sur l’offensive turque en Syrie ont dressé en face de Macron, des présidents aussi belliqueux que Donald Trump et Recep Tayyip Erdogan.
Des rencontres bilatérales ont eu lieu depuis mardi pour arrondir les angles, mais rien n’y fait, la Syrie est la pomme de discorde entre Macron, Trump et Erdogan. Les approches et les perceptions sur la question restent diamétralement opposées.
Tenant une conférence de presse à l’issu des travaux du sommet, Macron s’est attaqué à l’autre dilemme concernant la présence des forces françaises en Afrique. Des séries de manifestations se succèdent dans certaines capitales de l’Afrique de l’Ouest pour réclamer le départ des forces françaises dont la présence au nord du Mali ne semble pas avoir ramené la paix et la sécurité dans la zone.
Des activistes, souvent revenus de France, répètent, tel un cri de guerre : “France, dégage !“. Il s’y ajoute que le lundi 25 novembre 2019, il y a eu la collision de deux avions militaires français au nord-Mali, faisant 13 morts. Le magazine satirique Charlie Hebdo fait dire à caricature, sous forme de squelette, vêtu d’un uniforme et d’un béret rouge : “Je protège mon pays, je progresse dans la vie !“. Cela leur a valu l’indignation et la condamnation du chef d’état-major de l’Armée de terre Thierry Burkhard qui n’a pas compris le sentiment antimilitariste du magazine.
Leur rendant un hommage national lundi dernier, Emmanuel Macron a lâché le morceau : “Nous allons redéfinir notre stratégie d’engagement dans le Sahel“…Perçues comme une menace, Macron campe sur ses positions et affirme dans un ton martial : “J’ai besoin de ces clarifications pour continuer à maintenir la présence française“, a-t-il coupé court.
Pour beaucoup d’analystes, l’appel du 3 décembre 2019, lancé par Emmanuel Macron depuis Londres, n’est en rien moins solennel que celui que le général de Gaule avait lancé un certain 18 juin 1940, depuis la capitale britannique.