Les États-Unis taxeront dorénavant les importations de produits d’habillement rwandais.

L’administration Trump suspend les avantages dont bénéficiaient les textiles rwandais à l’entrée des États-Unis. Accusant les producteurs américains de nuire à ses usines, le pays d’Afrique de l’est a multiplié ses taxes par 12.

L’Administration américaine a décidé de suspendre les avantages commerciaux dont bénéficiaient les vêtements importés du Rwanda. L’information a été donnée par voie de communiqué cette semaine par le bureau du Représentant américain au Commerce.

« Washington suspend l’octroi de dispense de droits de douane à tous les produits d’habillement originaires du Rwanda », rapporte le communique en précisant que cette décision ne concerne que les vêtements, soit seulement 3% des exportations rwandaises aux États-Unis, représentant 1,3 million d’euros, selon les estimations de 2017.

En effet, dans le cadre de la l’African Growth and Opportunity Act (AGOA), le Rwanda à l’instar de plusieurs de ses voisins, comme le Kenya, la Tanzanie et l’Ouganda, bénéficie de plusieurs avantages à l’exportation de plusieurs de ses produits, vers les États-Unis. Mis en place en 2000, l’AGOA facilite et régule les échanges commerciaux entre les États-Unis et l’Afrique. Mais d’après le représentant américain adjoint au Commerce, C.J. Mahoney, cité dans le communiqué, seuls les vêtements sont exclus de la mesure de rétorsion. « Le Rwanda peut encore bénéficier d’avantages hors produits d’habillement », ajoute le communiqué.

Cette décision des Américains serait une réponse aux autorités rwandaises, les premières à avoir opéré un réajustement des droits de douane sur les vêtements exportés des États-Unis.

En décidant de promouvoir l’industrie locale du textile, le Rwanda et ses voisins d’Afrique de l’Est avaient formé une alliance afin de contrer le marché de fripes qui est d’une grande importance dans la région. D’après un rapport de l’agence américaine d’aide internationale (USAID), la région importe le 1/8 des vêtements déjà utilisés dans le monde. Ainsi, pour Kigali et ses voisins, ce marché constitue un redoutable concurrent au développement des industries textiles locales.

Alors que les autres pays, craignant les représailles américaines, avaient marqué un temps d’hésitation, le Rwanda allait décider de multiplier par 12 les droits de douane sur l’importation de fripes et par 10 ceux des chaussures usagées.