Il est temps que l’Afrique puisse tirer, enfin, pleinement profit de son potentiel. Ce discours, longtemps véhiculer par les activistes et la société civile, a fini par trouver place au niveau des plus hautes instances des pays africains. Le Président Sénégalais, Macky Sall, a été l’un des premiers chefs d’États à revendiquer ce droit.
Le président sénégalais, Macky Sall, est en faveur de l’engagement des procédures de renégociation des contrats relatifs à l’exploitation des ressources naturelles avec les multinationales. Le Chef de l’État, qui veut voir ces procédures toucher tous les pays africains et pas seulement le pays de la Téranga, vient de plaider pour une révision du cadre juridique de façon à permettre à l’Afrique de tirer pleinement profit de son potentiel.
Des arguments solides.
Pour pouvoir se développer, l’Afrique a besoin de toutes ses ressources. Des ressources qui bénéficient aujourd’hui plus aux puissances étrangères qu’au pays africains. Derrière cette situation se cachent des contrats portant sur les ressources naturelles signés dans le passé entre des multinationales et des pays en quête de moyens financiers pour subvenir aux besoins de leurs citoyens. Intervenant dans le cadre de la 3ème Assemblées générale de l’Association des autorités anti-corruption d’Afrique (AAACA) à Dakar, le président a déclaré que « le moment était venu de renégocier tous ces contrats ».
Anticipant les arguments des opposants à cette mouvance visant l’émancipation du continent, le président sénégalais a déjà préparé ses réponses. « On vous dira que l’obstacle c’est la stabilité juridique des contrats. Mais si nous ne nous arrêtons pas à un moment donné, l’Afrique continuera à voir ses ressources naturelles partir. Et nous n’aurons plus que le trou béant abandonné après l’exploitation de nos mines, de nos carrières, de notre pétrole et de notre gaz. (…). Donc, il faut des renégociations pour toutes ces conventions. C’est un grand combat. Il faut aussi que l’Afrique harmonise ses législations » a-t-il fait savoir dans son discours.
Le Sénégal donne l’exemple.
Le président sénégalais voudrait commencer par donner l’exemple par des actions concrètes. C’est dans ce sens que des mesures seront lancer pour apporter du changement au niveau de la gestion des ressources gazières et pétrolières sur le plan national. Dans ce sens, le Chef de l’État a fait savoir que des concertations sur la gestion des ressources gazières et pétrolières au Sénégal auront lieu courant mai. « Les concertations doivent permettre à notre pays de mieux tirer profit des ressources naturelles (pétrole et gaz) dans la cohésion et la solidarité », a-t-il dit lors de la cérémonie solennelle de levée de couleurs au palais de la République.
Pour passer à l’action, le président a instruit le ministre en charge du Pétrole et le Cos pétro-gaz (Comité d’Orientation Stratégique du Pétrole et du Gaz) à diligenter les convocations pour que « toutes les forces vives de la nation prennent part à ces concertations ». Il ne s’agira pas d’une « rencontre de polémique, mais une réflexion sur la manière de gérer les ressources pétrolières et gazières » a précisé Macky Sall, à la tête d’un pays où d’importantes découvertes de pétrole et de gaz ont été faites depuis 2014.