Le président Macky Sall vient de mettre en place des restrictions sur les lignes téléphoniques des agents de l’État.

Le président sénégalais est passé des déclarations d’intention aux actes, pour réduire le train de vie de l’État.

Ainsi, à partir du premier septembre, les fonctionnaires ne vont plus pouvoir émettre des appels avec les téléphones portable de service. Ils pourront encore recevoir des appels, jusqu’à le fin du mois, avant que les lignes ne soient coupées.

L’économie qui sera réalisée est de plusieurs dizaines de milliards de francs CFA ; ce qui montre combien, cette mesure est salutaire et aurait dû être prise, depuis longtemps.

Dorénavant les fonctionnaires auront une allocation forfaitaire, pour le téléphone, pour ceux qui en ont droit. La décision du chef de l’État sénégalais est de bon sens, car les abus, en matière d’utilisation des deniers publics, impactent négativement, l’action gouvernementale pour satisfaire les besoins réels et urgents des populations, en matière d’électrification, de construction de centres de santé, d’écoles, de routes etc.

Ce qui est révoltant est que, au fil du temps, le Sénégal reste victime des mêmes travers. Du temps du président Abdou Diouf, il y a déjà, presque 20 ans, il y avait beaucoup de tapage médiatique sur le « Moins d’État, Mieux d’État ».

Il est vrai qu’il y a eu les deux mandats de Wade caractérisés par une gestion informelle de l’État, avec beaucoup de gabegie. Comme les dérives du FESMAN (festival mondial des arts nègres) l’ont illustrée. Plus d’une centaine de milliards de francs CFA dilapidés. Mais, on peut aussi remonter beaucoup plus loin, avec l’ONCAD, la faillite des banques au début des années 80, la création de la SNR (société nationale de recouvrement) etc…

À l’évidence, il y a une longue pratique peu rigoureuse de gestion des finances publiques, en général, malgré les records battus en termes de plans d’ajustement structurels.

Le président Macky Sall a donc raison de prendre le taureau par les cornes, pour incarner dans le réel, son option pour « une gestion sobre et vertueuse » des deniers publics.

Et, il n’entend pas s’arrêter en si bon chemin : l’utilisation du parc automobile de l’État va être rationalisée, les dotations en carburant, l’utilisation de l’eau et de l’électricité sera surveillée, bref toutes les dépenses de fonctionnement vont être réduites.

Il faut saluer le détermination affichée qui met en exergue un patriotisme vrai. Gaspiller les deniers publics est une forfaiture dans tout pays, et encore davantage, dans ceux du Sud, en proie à la pauvreté qui pèse lourdement sur de nombreux citoyens. Les fonctionnaires sont au service de l’État et du peuple. Il est bon de le rappeler.