Le président de la République sénégalaise, Macky Sall, a décliné aujourd’hui sa vision de la relation BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du sud)-Afrique, lors du 10ème sommet à Johannesburg.

Intervenant au 10ème sommet des BRICS en Afrique du Sud, le chef de l’État sénégalais s’est fait l’avocat d’une coopération dynamique entre l’Afrique et ces cinq pays dont l’impact sur l’économie mondiale est de plus en plus considérable.


Il a commencé en rendant hommage à Nelson Mandela dont on vient de fêter le centenaire de sa naissance et dont l’action politique a rendu possible le changement démocratique dans son pays qui est aussi membre des BRICS.

Macky Sall a fait remarquer que « l’idéal des BRICS : le changement pour la justice, l’inclusion et le progrès » est le même que celui de l’Afrique qui veut une « gouvernance mondiale plus juste, plus équitable et plus inclusive ».

C’est aussi l’objectif du NEPAD qui promeut un développement endogène du continent africain, avec ses propres ressources et des partenariats novateurs et mutuellement bénéfiques.

Le dialogue BRICS/Afrique a pour finalité l’avènement d’un nouveau monde où la croissance est inclusive et la prospérité partagée. Pour ce faire il est nécessaire de forger une nouvelle vision des relations internationales qui exigent de nouvelles règles et des mécanismes réinventés.

À cet égard, le président Macky Sall précise que l’essor des BRICS est « une contribution à l’avènement d’un nouvel ordre mondial plus inclusif où les intérêts des pays africains pourraient être mieux pris en compte ».

C’est pour quoi, ajoute-t-il « nous devons agir sur nos complémentarités pour développer nos ressources humaines, naturelles et technologiques pour favoriser un pôle d’opportunités économiques entre l’Afrique et les BRICS ».

Une coopération soutenue entre l’Afrique et les BRICS va impulser une nouvelle dynamique à la gouvernance mondiale. En ce qui concerne les domaines prioritaires, il met en exergue les infrastructures, l’agriculture, l’énergie, la formation des ressources humaines, les TIC, la finance et les investissements.

Il rappelle que la banque des projets du NEPAD doit être mise à profit pour la réalisation de nombreuses infrastructures qui vont renforcer l’intégration économique continentale.

Macky Sall plaide pour une Afrique décomplexée et fière qui privilégie le partenariat plus que l’aide. Et il a parfaitement raison d’affirmer que : « l’aide est un instrument de solidarité ponctuelle. Elle ne peut-être une stratégie de développement ».

Il faut donc repenser la coopération internationale pour inventer des mécanismes nouveaux pour « faciliter les échanges et l’accès au crédit pour le financement de projets d’intérêts communs ». Le but étant de substituer à la « relation traditionnelle bâilleurs/bénéficiaires, des partenariats solidaires et mutuellement bénéfiques ».

Le discours du président Macky Sall est pertinent car il témoigne de cette nouvelle prise de conscience des dirigeants africains du troisième millénaire qui savent que l’Afrique a des atouts réels, dans tous les domaines, pour s’émanciper économiquement.

Les BRICS permettent aux pays du continent de diversifier leurs partenariats et de choisir en fonction de leurs intérêts spécifiques, à chaque moment. La liberté c’est le choix, et le rush de tous les pays du monde vers l’Afrique est une opportunité exceptionnelle que les leaders du continent doivent exploiter pour améliorer les conditions d’existence des populations.

La colonisation et ses pillages est une époque révolue. Aujourd’hui l’Afrique discute et marchande pour ses ressources naturelles tant recherchées. 
Elle doit mettre en concurrence les partenaires potentiels pour optimiser les gains.

Par delà les chiffres et les marchés, il y a d’abord et avant tout une vision à mettre en exergue. C’est cette vision panafricaniste, démocratique et solidaire que Macky Sall porte et il demande à ses pairs de la défendre et de la traduire en actes pour l’Afrique et ses enfants.