L’accord de paix durement négocié pour le Sud Soudan ne verra-t-il finalement pas le jour ? Le récent volteface du chef rebelle sud-soudanais Riek Machar pourrait torpiller l’accord de paix. Il a en effet refusé mardi de signer l’accord de paix final avec le gouvernement, destiné à mettre un terme à la guerre civile qui ensanglante le plus jeune pays du monde.
Les principaux groupes d’opposition sud-soudanais, dont le SPLM-IO (de Riek Machar), ont refusé de signer le document final, exigeant que leurs réserves y soient intégrées.
Selon des responsables soudanais (le Soudan a parrainé les pourparlers de paix), les groupes rebelles émettent des réserves sur le gouvernement de transition proposé, le nombre d’États (provinces) qui composeraient le pays et la formulation de la nouvelle Constitution.
Le refus des groupes rebelles de signer le document apparaît comme un sérieux revers aux efforts de l’Organisation des États d’Afrique de l’Est œuvrant depuis de longs mois à réactiver le processus de paix au Soudan du Sud.
Rappelons qu’après des semaines de négociations à Khartoum, au Soudan voisin, le président sud-soudanais Salva Kiir et son opposant Riek Machar étaient parvenus à signer, en juillet et début août, une série d’accords prévoyant notamment un cessez-le-feu permanent et un partage du pouvoir.
Ces derniers prévoyaient entre autres le retour de M. Machar, exilé depuis août 2016, pour occuper un des cinq postes de vice-président prévus dans un gouvernement d’unité nationale.
Le Soudan du Sud est indépendant du Soudan depuis 2011 mais a sombré en décembre 2013 dans un conflit de pouvoir entre MM. Kiir et Machar qui a fait des dizaines de milliers de morts, près de quatre millions de déplacés et provoqué une crise humanitaire majeure.