José Filoméno Dos Santos, président du Fundo Soberano de Angola, le fonds souverain du pays.

Le fils de l’ex-président Edouardo Dos Santos, Filoméno a été mis en détention préventive. Il est accusé d’avoir participé à des actes de corruption concernant un milliard et demi de dollars du fonds souverain angolais qu’il dirigeait. Cette somme colossale équivaut à plus d’un cinquième du montant total du Fonds (5 milliards de dollars).

Filoméno avait été nommé par son père à la tête de ce Fonds en 2013. Un choix népotiste comme l’ex-président en avait l’habitude. Il avait aussi placé sa fille Isabel à la tête de la Sonangol (société d’État gérant le pétrole du pays).

Comme par hasard, les sommes allouées au Fonds souverain étaient puisées dans les revenus générés par la manne de l’or bleu. Ainsi la famille Dos Santos avait la haute main sur ce secteur stratégique pour se remplir les poches, en volant le peuple angolais. Quelle dérive paradoxale d’un régime qui se réclamait du « marxisme ».

Aujourd’hui, avec la retraite définitive du parrain Dos Santos, l’heure des règlements de compte a sonné. Filoméno passe à la trappe et tous les regards se tournent vers Isabel Dos Santos, « une des femmes les plus riches d’Afrique » qui risque de subir le même sort que son frère.

L’Afrique doit lutter contre la corruption et la kleptocratie d’État qui la ruine. Au Sénégal, le fils de l’ex-président Abdoulaye Wade qui avait été surnommé « ministre du ciel et de la terre » et « monsieur 15% » avait écopé de 6 ans de prison ferme pour « enrichissement illicite ».

Ce verdict avait été accueilli par des cris de joie par les populations outrées par le comportement prédateur de Karim Wade (c’est le nom du fils).
 À l’époque le Sénégal n’avait pas encore découvert sa manne pétrolière ; ce qui rendait encore plus choquant l’enrichissement illicite sur le dos d’un peuple en difficulté économique.

En Angola, Filoméno, en attendant Isabel va entamer un long chemin de croix judiciaire. C’est la rançon de la cupidité et du manque de respect envers le peuple souverain.

Joao Lourenço, le nouvel homme fort du pays a décidé de frapper fort dans la lutte contre la corruption. Il a raison et a intérêt à aller jusqu’au bout. Pour imposer une gouvernance vertueuse, gage de succès politique et économique au profit du plus grand nombre.