L’opposition nigérienne vient d’annoncer la suspension de sa participation à la révision du code électoral. En cause, l’absence de consensus avec les représentants du gouvernement.
Sur les quatre articles n’ayant pas pu faire l’objet d’un accord, l’opposition aborde l’article 8 qui disqualifie pour une élection toute personne ayant été condamnée à un an de prison au moins et celui relatif à la composition de l’actuelle Commission électorale nationale indépendante (Céni).
Lors des discussions, l’opposition a notamment demandé le retour d’une ancienne version de l’article 8 qui fixait « une peine de condamnation de trois ans pour la disqualification à une élection », a indiqué Massani Koroné, un proche de l’ex-chef de la diplomatie, Ibrahim Yacoubou, lors d’un point de presse, relayé par les médias internationaux.
L’opposition réclame également la mise en place d’une CENI (Commission électorale) plus ouverte aux partis politiques. Selon Massani Koroné, l’opposition va « communiquer avec sa base » avant de se prononcer sur la poursuite ou non de sa participation à la révision du code.
Début octobre, pouvoir et opposition avaient mis sur pied un comité chargé de faire des propositions en vue d’une révision du code électoral de 2017 actuel qui constitue, pour les opposants, « un recul grave pour le système électoral ».
L’opposition conteste ce code électoral élaboré sur une base “non consensuelle” et “sans sa participation” en refusant de siéger depuis à la nouvelle Céni. Selon l’AFP, des proches de l’opposant Hama Amadou, arrivé deuxième à la présidentielle de 2016 et qui vit en exil, participaient au comité de révision du code électoral. Hama Amadou risque de se voir écarter du prochain scrutin en vertu de l’article 8 actuel du code pour avoir été condamné à un an de prison dans une affaire de trafic international de bébés.
Pour rappel, des élections présidentielle et législatives doivent avoir lieu en 2021 au Niger. Ces scrutins doivent être précédés par des élections municipales et régionales.