L’opposition soudanaise a rejeté la nomination du président Omar Al-Bachir comme candidat de son parti à l’élection présidentielle prévue en 2020. La semaine dernière, le Parti du congrès national a en effet annoncé « vouloir engager les démarches nécessaires pour permettre au président soudanais de se présenter une nouvelle fois ».
Vendredi 10 août, le parti au pouvoir au Soudan a désigné Omar Al-Bachir candidat à la présidentielle de 2020. La Constitution soudanaise de 2005 limite pourtant à seulement deux les mandats présidentiels pour une même personne. Or le président soudanais a déjà été réélu en 2011 et 2015 avec 94,5% des voix. Ces textes devront donc être amendés si Omar Al-Bachir se présente à nouveau pour être élu à la tête du pays.
L’opposition n’a donc pas tardé à réagir. Sadek al-Mahdi, opposant historique a la tête du parti Oumma condamne le projet. Il appelle à la mise en place d’un programme de salut national véritablement inclusif. De son côté, le RNM, de Ghazi Salah al-Din, assure dans un communiqué vouloir lutter contre cette nomination avec « tous les outils politiques à sa disposition ».
Quant au mouvement rebelle « Justice et Égalité » qui s’oppose au gouvernement dans la région du Darfour, il dénonce un massacre constitutionnel, de la part d’un gouvernement illégitime. Rappelons qu’Omar Al-Bachir est poursuivi par la Cour pénale internationale pour crime de guerre, crime contre l’humanité et génocide dans le cadre de la guerre du Darfour.
Rappelons que l’actuel président soudanais a pris le pouvoir en 1989 après avoir chassé par un coup d’État Sadek Al-Mahdi, le dernier premier ministre démocratiquement élu du Soudan.
Âgé de 74 ans, Omar Al-Bachir est visé par des mandats d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre au Darfour.