La coalition de l’opposition togolaise a appelé à de nouvelles marches la semaine prochaine contre le président Faure Gnassingbé, qu’elle accuse de ne pas respecter ses engagements.
Les manifestations de l’opposition avaient connu une accalmie depuis l’ouverture le 19 février d’un dialogue avec le pouvoir sous la facilitation du président ghanéen Nana Akufo-Addo.
Mais l’opposition a plusieurs fois menacé de rappeler ses partisans dans la rue. Elle accuse en outre le gouvernement de poursuivre unilatéralement le processus devant conduire aux prochaines élections notamment les législatives dont la date n’a encore été fixée.
Des marches interdites
Un appel immédiatement suivi d’une lettre du ministre de l’Administration territoriale, Payadowa Boukpessi, a indiqué que ces marches seront interdites.
« Le gouvernement ne peut pas se rendre complice de la violation des recommandations du facilitateur en laissant les manifestations se faire », précise la lettre dont l’AFP a obtenu copie.
« Toutes les parties prenantes au dialogue doivent respecter les recommandations du facilitateur en ce qui concerne la suspension des manifestations durant le dialogue », ajoute le ministre.
Sept mois de crise
Destinées à mettre fin à sept mois de grave crise politique et social, les négociations entre le pouvoir et l’opposition avaient été interrompues après trois séances de discussion.
Malgré quelques concessions faites par le gouvernement à l’opposition, à travers la libération d’une partie des personnes arrêtées pendant les premières manifestations. Les pourparlers achoppent sur la question du retour à la Constitution de 1992, notamment le point concernant l’éventualité d’une candidature de Faure Gnassingbé en 2020, rejetée à cor et à cri par l’opposition.
Faure Gnassingbé en est aujourd’hui à son troisième mandat, ayant été réélu aux scrutins contestés par l’opposition, en 2010 et en 2015. Il a succédé à son père, Étienne Eyadéma Gnassingbé, dit Gnassingbé Eyadema, qui a gouverné le Togo pendant 38 ans.