Les affrontements entre forces de l’ordre et manifestants ont repris mardi au Togo. La coalition des quatorze partis de l’opposition (C14), qui avait annoncé des manifestations les 6, 7 et 9 juin sur toute l’étendue du territoire, s’est vue refuser les itinéraires qu’elle avait tracés pour les marches. Mais, elle reste décidée à les maintenir, dénonçant la démarche anti-constitutionnelle du gouvernement.
Mardi 5 juin à Zongo, un quartier de banlieue périphérique, situé à une quinzaine de kilomètres au nord de la capitale Lomé. Les militaires sont présents en force ce soir-là dans la localité. Mot d’ordre : bloquer les manifestants qui organisent des marches le lendemain 6 juin à l’initiative de la coalition des quatorze partis politiques de l’opposition (C14).
Plusieurs témoins rapportent des scènes d’échauffourées entre les forces de l’ordre utilisant du gaz lacrymogène et de jeunes manifestants ripostant par des jets de pierres.
Le même scénario a repris mercredi matin dans cette localité réputée proche de l’opposition. Le but des autorités est sans doute, comme souvent, d’empêcher que les militants de la C14 ne se rassemblent au lieu de départ des marches de protestation.
En effet, suite à la réunion du 2 juin dernier entre les membres de la Commission de la communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et des protagonistes de la crise politique togolaise, la C14 avait annoncé des manifestations de rue contre le gouvernement les 6, 7 et 9 juin.
Alors qu’un courrier comme l’exige la loi est envoyé pour informer des itinéraires qui seront suivis par les manifestants, le ministère de l’Administration territoriale y appose son refus, en exigeant non seulement que les organisateurs modifient ces derniers, mais va jusqu’à proposer de nouveaux itinéraires, évoquant des plaintes des riverains des voies des manifestations, ce qui constitue un risque grave de trouble à l’ordre public. Une décision que l’opposition n’hésite pas de désigner d’abusive.
La C14 a indiqué qu’elle ne comptait pas capituler face à la violation des droits constitutionnels des Togolais et des lois de la République, en l’occurrence celles fixant les conditions d’exercice de la liberté de réunion et de manifestations pacifiques publiques. Ainsi, les membres de la coalition ont confirmé l’appel à manifester pacifiquement les 6, 7 et 9 juin 2018 à Lomé et sur toute l’étendue du territoire national suivant les itinéraires qu’elle a elle-même définis.
Devant ce bras de fer qui risque de reprendre une autre tournure, des parties tiers se sont manifestées pour proposer une option pouvant permettre d’éviter les actes de violence de part et d’autre.
C’est le cas du Collectif des associations contre l’impunité au Togo (CACIT), un regroupement très populaire de plusieurs organisations de la société civile, qui recommande au gouvernement de se servir d’une décision administrative pour demander le changement des itinéraires.