Les résultats de l’élection présidentielle qui vient de se dérouler le 22 juin en Mauritanie, donnent la victoire au général en retraite, l’ancien ministre de la Défense, Mohammed Ould Ghazouani, au premier tour, avec 52,01% des voix.
L’Opposition, à travers les deux candidats qui sont sortis 2ème et 3ème, en l’occurrence, l’anti-esclavagiste Biram Dah Abeid (18,58%) et l’ancien Premier ministre, allié des islamistes, Sidi Mohamed Ould Boubacar (17,87%) ont déposé des recours demandant l’annulation du scrutin du 22 juin et l’organisation de nouvelles élections.
La capitale, Nouakchott a connu quelques échauffourées, suite à la proclamation des résultats provisoires par la CENI (Commission électorale nationale indépendante). Selon l’hebdomadaire Jeune Afrique “Biram Dah Abeid et Sidi Mohamed Ould Boubacar, arrivés respectivement en deuxième et troisième position, ont introduit mardi un recours en annulation du scrutin devant le Conseil constitutionnel. Le militant anti-esclavagiste et l’ancien Premier ministre demandent, en outre, l’organisation d’une nouvelle élection avec une nouvelle CENI et en présence d’observateurs crédibles à leurs yeux“.
Dans une déclaration à la presse, dès sa sortie du conseil constitutionnel, Biram Dah Abeid a annoncé “avoir demandé l’annulation des procès-verbaux dans beaucoup de bureaux de vote, notamment à Nouakchott et dans plusieurs autres grandes villes du pays. Nous venons de faire usage du recours devant le Conseil constitutionnel pour interpeller encore la communauté internationale“, a-t-il dit.
Les candidats avaient jusqu’à ce mardi minuit pour déposer d’éventuels recours après l’élection présidentielle de samedi. Dimanche, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a déclaré Mohamed Ould Ghazouani, le candidat du pouvoir, vainqueur dès le premier tour.
Après les violences post-électorales qui se sont signalées à Nouakchott et dans d’autres grandes villes, les forces de police mauritaniennes ont mis sous-scellés les permanences des candidats de l’opposition, prétextant la fin de l’élection. Les deux candidats noirs Biraham Dah Abeid et Kane Hamidou Baba ont accusé la police d’avoir saccagé leurs permanences et brutalisé leurs militants, trouvés sur place.
Le ministre de l’Intérieur mauritanien, Ahmed Ould Abdallah s’est exprimé mardi soir devant la presse nationale et internationale, et a évoqué avec force, des « tentatives de déstabilisation du pays » en accusant une « main étrangère venue des pays voisins » d’avoir organisé les manifestations qui ont causé plusieurs blessés graves.
En attendant, le roi du Maroc Mohammed VI, Emanuel Macron de France et le gouvernement espagnol ont déjà félicité Mohammed Ould Ghazouani pour son élection à la tête du pays. C’est la première fois, en Mauritanie, qu’un président sortant (Mohammed Ould Abdelaziz) va procéder à une passation de services avec son successeur (Mohammed Ould Ghazouani).
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