La Cour d’appel de Yaoundé a rejeté, ce jeudi, la requête des avocats de l’opposant Maurice Kamto. Les avocats de ce dernier souhaitaient que cette juridiction déclare le Tribunal militaire incompétent dans cette affaire parce qu’elle concerne un civil.
Les avocats de l’opposant ont été déboutés au motif que les juges militaires avaient déjà été saisis. Maurice Kamto, candidats malheureux aux Présidentielles et ex-ancien ministre, est inculpé « d’hostilité envers la patrie » et est emprisonné depuis sept mois.
Les avocats de Maurice Kamto auraient voulu que la Cour d’appel du centre tranche sur le fond : le procès d’un civil devant un tribunal militaire est-il, oui ou non, conforme à la Constitution du Cameroun et des engagements internationaux de l’État camerounais ? Devant cette juridiction, les avocats de l’opposant ont fait valoir que non, rapporte RFI.
Mais ce jeudi, à Yaoundé, la Cour d’appel a préféré esquiver la question : elle a estimé que le Tribunal militaire, ayant déjà été saisi de l’affaire Kamto, ne pouvait pas, par conséquent, être déclaré incompétent.
Le porte-parole de Maurice Kamto, Olivier Nissack, accuse la Cour d’appel d’être « extrêmement politisée ». Maurice Kamto reste en prison malgré les nombreux appels à sa libération. Son procès, comme celui de ses partisans, doit débuter le 6 septembre. Il risque la peine capitale.
Rappelons qu’en avril dernier, le cabinet Dupond-Moretti et Vey avait saisi le Groupe de travail sur la détention arbitraire des Nations Unies, à Genève, de la situation des trois principaux leaders de l’opposition camerounaise et de leurs.
Le cabinet d’avocats parisiens avaient affirmé que Maurice Kamto, Albert Dzongang, Paul Eric Kingue et 150 de leurs partisans et alliés, « ont été arrêtés de manière totalement illégale, sous des prétextes divers masquant en réalité une volonté de répression politique ».
Président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) et avocat de renom, Maurice Kamto a été arrêté avec environ 150 manifestants à la suite d’une marche pacifique le 26 janvier 2019. Ils protestaient contre la victoire du président sortant, Paul Biya, 86 ans dont 36 au pouvoir, à la présidentielle de 2018, qualifiée par Kamto, de « hold-up électoral ».
Début mars, l’Union européenne, puis l’ONU et les États-Unis s’étaient tour à tour interrogés sur le bien-fondé de la procédure contre Maurice Kamto.