L’opposant camerounais Maurice Kamto et plusieurs de ses partisans, arrêtés fin janvier après une manifestation contre la réélection de Paul Biya en octobre, sont « privés du droit de visite et d’assistance de leurs avocats », a dénoncé mardi le collectif d’avocats qui les représente.
Maurice Kamto et certains de ses partisans détenus depuis plus de quinze jours « sont privés du droit de visite et d’assistance de leurs avocats en violation » du code de procédure pénale, estiment ces avocats, dont Sylvain Souop et Emmanuel Simh, dans un communiqué, relayé par l’AFP.
Selon eux, cette privation de droit de visite et d’assistance s’applique aux partisans de Maurice Kamto qui sont détenus au Commandement central du groupement mobile d’intervention (GMI), au secrétariat d’État à la Défense (SED) et au Groupement spécial des opérations (GSO), trois unités spéciales de la police et de la gendarmerie camerounaises.
Le 12 février 2019, des avocats s’étant présentés au GSO ont essuyé un « refus » au motif « qu’une autorisation du commissaire du gouvernement doit être préalablement sollicitée par les avocats », indique le communiqué des avocats. Ces derniers affirment avoir joint le commissaire du gouvernement, qui les a renvoyés « vers le procureur général ».
Pour rappel, Maurice Kamto est arrivé deuxième à la présidentielle d’octobre, derrière Paul Biya réélu pour un septième mandat après 35 ans au pouvoir. L’opposant camerounais conteste toujours les résultats et s’estime président élu. Kamto a été interpellé le 28 janvier 2019. Il est aujourd’hui détenu au GSO de Yaoundé avec plusieurs autres de ses partisans, notamment son ancien directeur de campagne, Paul-Eric Kingue, et le rappeur Valsero.
Le 26 janvier, des militants du parti de M. Kamto, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), avaient manifesté dans plusieurs villes camerounaises pour protester contre le « hold-up électoral » opéré selon eux lors de la présidentielle.