Arrêté lundi soir après des manifestations non autorisées de son parti, le principal opposant camerounais, Maurice Kamto, va faire l’objet d’une enquête notamment pour « rébellion et incitation à l’insurrection ».
Au total, huit infractions sont imputées à Maurice Kamto : l’attroupement, la rébellion en groupe, l’hostilité à la patrie, insurrection, le trouble à l’ordre public, l’association de malfaiteurs, l’incitation à l’insurrection, la complicité. C’est ce qu’a déclaré l’un de ses quinze avocats, Me Sylvain Souop, au cours d’une conférence de presse. L’avocat a indiqué avoir rencontré mercredi après-midi Maurice Kamto, détenu au Groupement spécial d’opérations (GSO), une unité d’élite de la police.
Ces huit infractions sont reprochées à toutes les autres personnes qui font l’objet d’enquêtes préliminaires, soit 200 interpellés. Pour rappel, Maurice Kamto, ancien ministre de la Justice de Paul Biya, est arrivé deuxième à la présidentielle d’octobre 2018 derrière le président Paul Biya
Lors du point de presse, le parti de Maurice Kamto, le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), a démenti avoir organisé samedi des manifestations à l’étranger durant lesquelles plusieurs ambassades en Europe ont été saccagées par des manifestants.
Maurice Kamto et plusieurs cadres de son parti avaient été arrêtés lundi soir à Douala et Yaoundé, deux jours après qu’une centaine de militants du parti, selon les autorités, eurent été interpellés samedi lors de marches non autorisées.
Deux journalistes camerounais ont aussi été interpellés lundi soir, après avoir été « confondus avec des activistes politiques dans l’exercice de leurs fonctions », selon le syndicat des journalistes camerounais. Ils étaient toujours détenus jeudi.
Depuis l’annonce des résultats de la présidentielle, fin octobre, plusieurs manifestations non autorisées ont été organisées par le MRC contre ce qu’il qualifie de « hold-up électoral ».