Près de cinq ans après le début de la guerre civile, le Conseil de sécurité espère porter un coup d’arrêt aux violences et mieux protéger les populations civiles.
D’ici à mai 2019, le Soudan du Sud ne pourra pas acheter d’armes. La décision a été prise vendredi dernier par le Conseil de sécurité des Nations unies.
La résolution de l’embargo sur les armes a été présentée par les États-Unis qui peuvent être soulagé après un échec essuyé en 2016, n’ayant pas à l’époque, réussi à convaincre le Conseil de soutenir la mesure et de couper l’afflux des armes au Soudan du Sud.
Des violations continues et flagrantes
« Ce sont des armes que les groupes armés ont utilisé pour tirer sur des pères devant des femmes des enfants, pour braquer les convois d’aide alimentaire ou pour attaquer des femmes et des filles », a déclaré Nikki Haley, l’ambassadrice américaine auprès de l’ONU, devant le Conseil.
Cette résolution non soutenue par la Chine et la Russie entre autres, indique que le Conseil de sécurité est très préoccupé face à l’échec des dirigeants du Soudan du Sud à mettre un terme aux hostilités et condamne les violations continues et flagrantes de l’accord de cessez-le-feu et de libre accès humanitaire signé en 2015.
Ainsi, le texte adopté interdit toute exportation d’arme vers le Sud Soudan jusqu’à l’épuisement de la durée de l’embargo. Il donne également feu vert aux États-membres des Nations-Unies, pour détruire ou neutraliser toute cargaison d’armes interdites, au nom de l’embargo imposé.
Respecter les accords de paix
D’après Nikki Haley, « l’adoption de cette résolution constitue un message fort envoyé aux protagonistes de la crise sud-soudanaise pour dire que nous en avons assez des retards et des blocages » dans la mise en œuvre des accords de paix dans ce pays.
Ainsi, en dehors de l’embargo sur les armes, des sanctions sont également imposées à deux responsables militaires du pays, notamment Malek Reuben Riak, ex-chef d’État-major adjoint, et Paul Malong Awan, ex-chef d’État-major devenu un des dirigeants de l’opposition. Ces officiers supérieurs, accusés de bloquer un règlement pacifique du conflit, sont interdits de voyager et leurs avoirs sont gelés.
Il convient de rappeler que le Sud Soudan est plongé dans une guerre civile sans merci depuis décembre dernier quand le président Salva Kiir avait accusé son ex-premier ministre Riek Machar de fomenter un coup d’État.
Le bilan est déjà très lourd. On déplore des dizaines de milliers de morts et près de 4 millions de déplacés. Alors que la crise traîne depuis 5 ans, les nombreuses tentatives de règlement pacifique de la crise n’ont pas pu aboutir.
Aucun des deux camps n’arrive à respecter les accords. Même celui du 28 juin dernier signé à Khartoum n’a pas pu tenir 24h après son entrée en vigueur le 30 juin. Un autre signé le 7 juillet, il y a une semaine, permet à Riek Machar de revenir comme vice-président de la République.