La présidence du gouvernement tunisien a annoncé mardi le limogeage des ministres de la Défense et des Affaires étrangères. Une annonce qui intervient au moment où des négociations ont démarré pour la formation d’un nouveau cabinet dans le sillage des élections législatives et présidentielle.
Abdelkrim Zbidi (Défense) et Khemaies Jhinaoui (Affaires étrangères) ont été démis de leurs fonctions depuis près d’une semaine. Décision prise après « concertation avec le président de la République Kais Saied », selon la présidence du gouvernement, citée par l’AFP. La présidence du gouvernement tunisien ne donne pas d’explications sur ces limogeages.
L’intérim sera respectivement assurée par l’actuel ministre de la Justice Karim Jamoussi et par le secrétaire d’État aux Affaires étrangères, Sabri Bachtobji. Le secrétaire d’État de la diplomatie économique Hatem Ferjani a aussi été démis de ses fonctions.
Rappelons que Abdelkrim Zbidi a été candidat à la présidentielle, où il est arrivé en 4ème position lors du premier tour en septembre, avec 10,1% des voix. Le limogeage de Jhinaoui intervient lui au lendemain d’informations sur la visite d’une délégation tunisienne en Israël, partagées sur les réseaux sociaux mais démenties par son ministère.
Ces décisions surviennent en outre au moment où le parti d’inspiration islamiste Ennahdha, arrivé en tête des législatives du 6 octobre, a débuté mardi des entretiens avec des chefs de partis politiques sur la formation d’un nouveau cabinet.
Mercredi, le président Kais Saied devrait officiellement charger Ennahdha de former le gouvernement. Ce parti aura un mois, renouvelable une fois, pour dégager une majorité, une tâche ardue du fait du morcellement du Parlement : Ennahdha n’a remporté que 52 sièges sur 217.
Le 20 octobre, il a annoncé au terme d’une réunion de son conseil consultatif qu’il choisirait une personnalité issue du parti pour présider le futur gouvernement.