Un tribunal accepte la libération sous caution de Diane Rwigara et de sa mère.

La justice rwandaise a ordonné vendredi la libération sous caution de l’opposante Diane Rwigara, farouche critique du régime. Diane Rwigara a été été emprisonnée plus d’un an dans l’attente de son procès.

Diane Rwigara, 37 ans, est poursuivie pour falsification de documents dans le cadre de sa tentative de participation à la présidentielle d’août 2017, ainsi que pour incitation à l’insurrection. Elle avait été arrêtée en même temps que sa mère. Trois juges ont estimé que l’accusation avait échoué à présenter des preuves crédibles pour maintenir les deux femmes en détention, et ordonné leur libération immédiate sous caution.

La libération sous caution de l’opposante prévoit l’interdiction pour Diane Rwigara et sa mère de voyager hors de Kigali ainsi que la remise de leurs passeports aux autorités.

Leur procès doit reprendre en novembre. L’incitation à l’insurrection est passible d’une peine de quinze ans de prison. La falsification de documents et les pratiques sectaires sont passibles de peines de 7 ans de prison.

Selon la presse rwandaise, cette décision a été saluée par des responsables de l’opposition dans le pays, comme Victoire Ingabire, qui a récemment bénéficié d’une grâce présidentielle après avoir purgé quatre ans de prison (condamné à quinze ans pour trahison et déni du génocide).

Paul Kagamé, crédité de l’important développement d’un pays exsangue au sortir du génocide de 1994, est régulièrement accusé de bafouer la liberté d’expression et de museler toute opposition. Il a été réélu le 4 août 2017 pour un nouveau mandat de sept ans avec 98,7% des voix.

Rappelons que Diane Rwigara est la fille d’Assinapol Rwigara, un important entrepreneur rwandais qui avait fait fortune dans l’industrie et l’immobilier. Dans les années 1990, il avait largement financé le Front patriotique rwandais (FPR) de Paul Kagamé avant que celui-ci ne renverse le pouvoir extrémiste hutu en juillet 1994, mettant fin au génocide.