Le général Moussa Diawara, directeur général de la Sécurité d’État malienne.

Les deux pays qui constituent « le maillon faible de la lutte anti-terroriste au Sahel », à savoir le Mali et le Burkina Faso, viennent, encore de s’illustrer dans un « deal » scandaleux.

En effet, AC est en mesure d’affirmer que la sécurité d’État malienne, dirigée par le Général Diawara a arrêté un terroriste très recherché à Bamako, puis l’a relâché, discrètement et fait passer au Burkina.

Il s’agit d’un citoyen malien, membre de la minorité arabe du Nord du pays. Le Mali donc, par la volonté du Général Diawara, a agi sans en informer ses partenaires de la sous-région, avec qui il combat les terroristes, notamment au sein du G5 Sahel.

Un terroriste notoire -dont nous taisons le nom pour le moment- a été ainsi « exfiltré » par ceux qui étaient censés le mettre hors d’état de nuire. C’est incompréhensible sauf si, on met le doigt sur la faiblesse majeure que constitue la corruption qui gangrène le Mali.

Le Général Diawara est devenu tristement célèbre pour ses frasques ostentatoires, notamment lorsqu’il fêté son anniversaire alors qu’un attentat meurtrier avait frappé l’armée malienne qui avait perdu 21 soldats au camp de Dioura, situé près de la frontière malienne. L’orgie avait enflammé les réseaux sociaux, particulièrement au niveau de la diaspora malienne qui a manifesté son dégoût.

Mais rien ne semble pouvoir arrêter le Général qui a des soutiens au plus haut niveau et travaille au service de IBK depuis des lustres. Dans le cas du terroriste libéré, c’est la corruption qui explique l’action engagée, dans la plus grande discrétion. L’homme qui avait été alpagué a aussi une relation privilégiée avec un ministre du gouvernement malien.

Toutefois l’affaire a quand même « fuité » et met, actuellement dans l’embarras les autorités maliennes. Paris qui mobilise 4500 hommes avec l’opération Barkhane et qui avait sauvé le Mali de l’invasion terroriste avec l’opération Serval, n’a certainement pas apprécié le coup de Jarnac malien. La cachotterie est une chose, la corruption qui met en danger des vies en est une autre.

À l’évidence le Général Diawara n’a pas que des relations « professionnelles » avec les Islamistes. Son énorme fortune qui défraie la chronique à Bamako a été accumulée avec une rapidité douteuse. Il est, du reste accusé d’avoir des accointances avec Sidan Ag Hitta que les français soupçonnent d’être impliqué dans la disparition des journalistes Dupont et Verlon.

L’exfiltration qui fait débat, éclaire un peu la face cachée du Général Diawara et s’expliquerait par un deal non avouable. Mais si la sureté d’État malienne s’est empressée de faire passer la frontière à son encombrant prisonnier ; le Burkina n’a pas cherché, non plus, à ébruiter l’affaire. Vous avez dit complicité ?

Ce nouveau scandale qui secoue le Mali montre que terrorisme rime avec affairisme et corruption au Mali, et dans l’ensemble du Sahel. Il crée et/ou favorise un contexte où se développe toutes sortes de trafics douteux et maffieux : drogue, migrants etc. De véritables organisations criminelles sont installées et brassent beaucoup d’argent.

Il faut les combattre, en s’inspirant des méthodes efficaces utilisées contre certains narcotrafiquants en Amérique du Sud. Il faut mettre chaque pays du Sahel face à ses responsabilités pour écarter les brebis galeuses et crédibiliser l’autorité des États.

Les populations des pays concernés souffrent le martyr et ont besoin de paix et de sécurité pour faire vivre leurs familles. Le nombre de morts ne cesse de grossir tous les jours. La vie est un enfer dans le Nord et le centre du Mali, au Nord du Burkina et presque partout autour du lac Tchad. Sans oublier l’intérieur du Nigeria.

Le combat contre les terroristes sera long mais il peut être victorieux, si on commence par faire le ménage, genre « mains propres » dans les pays de la ligne de front comme le Mali et le Burkina. La lutte efficace contre le terrorisme passe par l’éradication des complices tapis dans l’ombre, dans les structures étatiques qu’il urge de débusquer.

AC met quiconque au défi de contester ses informations. À suivre…