Elles ont été des dizaines de milliers de femmes à avoir défilé pour rejeter la tentative de modification constitutionnelle orchestrée par Alpha Condé.
Cette fois-ci les forces de sécurité composée, majoritairement de femmes, ont assuré, comme on dit. Pas de dérapages, pas de morts ! Contrairement au scandale du 14 octobre avec la mort de 9 personnes reconnues, officiellement par un pouvoir aux abois.
Toujours empêtré dans ses contradictions, Alpha Condé affirme que « beaucoup de gens veulent la réforme constitutionnelle » ; et reconnaît que son « problème est trouver des emplois aux jeunes et aux femmes ». Quel aveu, après 10 ans de pouvoir !
Il cible aussi les médias qui, « dès qu’il y a quelque chose en Guinée, s’y focalisent ». M. Condé oublie que ce ne sont pas les médias qui tuent des manifestants, mais ses forces de l’ordre. Et qui, donc, suscitent la couverture médiatique internationale.
Le président guinéen est déboussolé et ne sait plus comment défendre son régime à la dérive. Pourtant, il n’a pas un autre choix que le respect de la loi constitutionnelle ou la fuite en avant dans l’autoritarisme, avec toutes les conséquences judiciaires qui pourraient s’abattre sur lui et ses affidés.
Il sait maintenant que le monde entier le regarde et que ses opposants n’ont pas peur d’affronter ses sbires. La marche remarquable des femmes est une trouvaille ingénieuse qui mérite d’être encouragée. Elle a mis au défi le régime d’user de la violence qui aurait soulevé une condamnation internationale.
La démonstration est faite : Condé n’ose pas réprimer à mort, dans toutes les circonstances. Il faut donc poursuivre une option pertinente et efficace. Les femmes guinéennes ont montré le bon chemin, peut-être celui qui débarrassera le pays d’un assoiffé de pouvoir, en proie aux démons du grand âge.