La Commission nationale électorale indépendante du Niger vient de dévoiler le calendrier des prochaines élections. Le premier tour de la présidentielle, couplé aux législatives, aura lieu le 27 décembre 2020, tandis que les élections municipales et régionales se tiendront le 1er novembre.
Le second tour éventuel du scrutin présidentiel se tiendra le 20 février 2021. L’annonce a été faite par le président de la Commission, Issaka Souna, lors d’un point de presse. Pour rappel, les élections municipales et régionales ont été sans cesse reportées depuis 2016. Ces scrutins avaient initialement été fixés au 9 mai 2016, mais ont subi de nombreux reports que les autorités ont justifiés par « la saison des pluies » ou « la nécessité impérieuse » d’élaborer « un fichier électoral biométrique ».
Pour permettre aux mairies de fonctionner, les mandats des élus locaux -élus pour cinq ans en 2011- qui ont expiré depuis 2016, sont prolongés tous les six mois par le gouvernement, grâce à une loi votée par le Parlement, rappelle l’AFP.
« Tout sera mis en œuvre mis pour rester dans les délais constitutionnels et légaux dans l’organisation des scrutins », a assuré Issaka Souna. Pour l’élection présidentielle, le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme, au pouvoir, a investi en mars le ministre de l’Intérieur, Mohamed Bazoum, 59 ans.
Pas de 3ème mandat pour Mahamadou Issoufou
L’actuel président Mahamadou Issoufou, 67 ans, réélu en mars 2016 pour un deuxième et dernier quinquennat, a assuré qu’il ne modifierait pas la Constitution pour briguer un troisième mandat.
L’opposant en exil Hama Amadou, 69 ans, a été désigné début août candidat à la présidentielle par le Mouvement démocratique nigérien (Moden), principal parti d’opposition, toutefois divisé en deux factions. Il était arrivé deuxième à la présidentielle de 2016 derrière le président Issoufou.
Deux autres poids lourds sont déjà dans la course à la présidentielle. Seïni Oumarou, 69 ans, le dirigeant du Mouvement national pour la société de développement (MNSD), le parti de l’ex-président Mamadou Tandja, renversé par un putsch militaire en 2010, a été investi comme candidat fin mars; Mahamane Ousmane, 69 ans, opposant et ex-président de 1993 à 1996, a également annoncé sa candidature.
Seïni Oumarou et Mahamane Ousmane étaient arrivés respectivement 3ème et 4ème au scrutin de 2016 dont ils avaient contesté la régularité. Depuis deux ans, l’opposition refuse de siéger à la commission électorale et conteste le code nouveau électoral adopté en juin par le Parlement.
Selon l’AFP, Amadou, qui vit en exil depuis 2016 à l’étranger, risque de se voir écarter de la présidentielle pour avoir été condamné à un an de prison dans une affaire de trafic international de bébés, affaire qu’il dénonce comme une machination politique.