Les belligérants en Libye ont donné leur accord sur le principe d’une trêve pendant les festivités de l’Aïd Al-Adha, donnant l’espoir d’un répit pour ce pays.
Les forces du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est libyen, ont annoncé souscrire à la trêve réclamée par l’ONU à l’occasion de la grande fête musulmane de l’Aïd Al-Adha et que le Gouvernement d’union nationale (GNA) a dit accepter sous conditions.
Le maréchal Haftar a déclenché le 4 avril une offensive pour conquérir Tripoli, où siège le GNA, reconnu par l’ONU. Après plus de quatre mois d’affrontements meurtriers, ses forces stagnent aux abords de la capitale, freinées par les forces loyales au GNA.
Le maréchal a décidé « l’arrêt de toutes les opérations militaires dans la banlieue de Tripoli », a déclaré au cours d’une conférence de presse à Benghazi le général Ahmed Al-Mesmari, le porte-parole de l’autoproclamée Armée nationale libyenne (ANL).
Dans un communiqué diffusé dans la nuit de vendredi à samedi, le GNA a dit « accepter une trêve humanitaire pour les jours de fête d’Al-Adha, qui commence dimanche et se poursuit jusqu’à mardi en Libye ».
Bien que les dates de l’entrée en vigueur de cette trêve divergent, il s’agit d’une avancée. L’émissaire de l’ONU en Libye et chef de la Mission d’appui de l’ONU en Libye (Manul), Ghassan Salamé, a appelé plusieurs fois à une trêve à l’occasion de l’Aïd Al-Adha, jusque-là en vain.
Mais alors que les belligérants annonçaient se plier à la trêve, une voiture piégée a explosé à Benghazi, le fief du maréchal Haftar, provoquant la mort de trois membres du personnel de la Manul, tandis que trois autres étaient blessés, a annoncé l’ONU dans un communiqué.
Aucune revendication n’a pour l’instant été émise pour cet attentat qui a au total fait huit blessés, dont un enfant, selon la même source. Il intervient quelques mois après la réouverture des bureaux de l’ONU à Benghazi, fermés depuis plusieurs années en raison de la détérioration de la situation sécuritaire dans la deuxième ville de Libye.