Les anciens hommes du pouvoir vivent des moments difficiles en Algérie. L’un d’eux, l’ancien ministre algérien des Transports et des Travaux publics, Boudjemaa Talaï, vient d’être placé, lundi, sous mandat de dépôt à la prison d’El Harrach, à Alger, a indiqué la Cours suprême.
Accusé notamment de « dilapidation de deniers publics » et « d’abus de fonction », M. Talaï a comparu devant le juge instructeur auprès de la Cour suprême d’Alger pour être auditionné sur des affaires liées à la corruption dans le secteur des travaux publics.
Sa détention provisoire intervient alors que s’ouvre, aujourd’hui, devant le tribunal militaire de Blida (50 km au sud d’Alger) un procès de Saïd Bouteflika, frère de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, ainsi que de deux anciens chefs du renseignement et d’une présidente de parti politique.
Saïd Bouteflika et les anciens généraux Mohamed Mediene, dit « Toufik », directeur des services secrets algériens pendant 25 ans, Athmane Tartag et la présidente du Parti des Travailleurs (PT), Louisa Hanoune, sont notamment poursuivis pour « atteinte à l’autorité de l’armée » et « complot contre l’autorité de l’État », des crimes pour lesquels ils encourent de lourdes peines, selon le code de justice militaire et le code pénal.
Le procès du frère de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, et des autres détenus a débuté lundi à Blida (50 km au sud d’Alger). Saïd, Toufik et Tartag ont été incarcérés le 5 mai, alors que Mme Hanoune a été placée en détention provisoire le 9 mai dernier. En plus des quatre accusés, plusieurs anciens hauts responsables de l’État sont attendus au tribunal pour témoigner, y compris l’ex-président du Conseil constitutionnel, Taïeb Belaiz.
Pour rappel, un mouvement de contestation inédit avait débuté le 22 février dernier en Algérie et contraint Abdelaziz Bouteflika à renoncer à un 5ème mandat puis à démissionner le 2 avril.