Les deux leaders sud-africains, rivaux au sein de leur parti commun -Congrès national africain (ANC)- ont présenté un front uni mardi lors du 107ème anniversaire de leur formation. Cyril Ramaphosa et Jacob Zuma étaient en effet assis côte à côte à l’occasion de deux événements organisés dans la province du KwaZulu-Natal, fief de l’ancien chef de l’État.
Jacob Zuma a un rôle à jouer « pour unir » le parti, il « a toujours travaillé et continue à travailler dur pour l’ANC », a martelé Ramaphosa lors de son discours, relayé par les médias. Cette apparition côte à côte du président sud-africain et de son prédécesseur intervient en amont des élections législatives prévues en mai.
L’ANC, qui domine la vie politique en Afrique du Sud depuis la fin officielle du régime de l’Apartheid en 1994, aborde les élections générales de mai 2019 en position difficile. Le parti est profondément divisé entre les pro et les anti-Zuma.
La présidence Zuma (2009-2018) a été marquée par des affaires de corruption qui ont contraint il y a près d’un an le chef de l’État à la démission, sous la pression de son parti. Le pays, plus grande puissance industrielle du continent africain, se débat en outre avec un chômage très élevé (près de 28%) et une croissance très molle.
Ces déboires ont valu à l’ANC d’enregistrer un revers lors des élections locales de 2016, où le parti a perdu des grandes villes comme Pretoria et Johannesburg. Mais selon un sondage Ipsos publié vendredi, l’ANC devrait parvenir à conserver le pouvoir cette année. Le parti de feu Nelson Mandela est crédité d’environ 61% des suffrages.
Ramaphosa, qui a succédé à Zuma, a fait de la lutte contre la corruption et la relance de l’économie ses priorités. Les Sud-Africains sont appelés à élire en mai les députés et les membres des assemblées régionales. Le président de la République sera lui élu au suffrage universel indirect par les députés.