Les Sud-Africains votent mercredi pour des élections législatives et provinciales où la victoire est promise une nouvelle fois au Congrès national africain (ANC).

Cyril Ramaphosa affirme que la victoire de l’ANC est « certaine », demain (mercredi) lors des élections législatives en Afrique du Sud.


Il a toutes les raisons statistiques de croire que son parti va s’imposer et qu’il sera, ainsi, reconduit à la tête du pays, car l’immense majorité noire continue de voter, pour ses deux tiers, au moins, en faveur de la formation de Mandela.

Mais les dernières élections municipales, avec les défaites retentissantes infligées à l’ANC à Johannesbourg et à Pretoria, notamment, ont démontré que l’hégémonie politique de ce parti n’est plus absolue.

La dégringolade électorale relative de l’ANC est imputable à de nombreux facteurs : l’incapacité à imposer la réforme agraire pour mettre fin à la spoliation dont sont victimes les Noirs, depuis l’arrivée des blancs au 17ème siècle.

Aujourd’hui encore, 25 après la fin de l’Apartheid « officielle », 8% de la population (les Blancs) possèdent environ trois quarts des terres arables dans le pays. C’est inacceptable et, cette situation décrédibilise l’ANC qui gère le pouvoir politique et n’arrive pas à rendre justice à la majorité.

À chaque élection, la question est agitée, mais aucune solution définitive n’est encore trouvée. Il va falloir l’imposer comme l’avait fait Mugabé au Zimbabwé, à juste raison.

Autre raison de la chute de l’ANC dans l’opinion, la corruption de nombre de ses leaders, empêtrés dans des scandales financiers et autres. C’est ainsi que Jacob Zuma a été diabolisé et, finalement poussé vers la sortie par Ramaphosa qui doit, maintenant poursuivre « l’opération mains propres ».

S’il ne le faisait pas, à terme, le parti EFF de Juluis Malema pourrait s’engouffrer dans la brèche et entrainer de plus en plus de jeunes vers des positions gauchistes radicales. Ce parti, vieux seulement de 6 ans continue de gagner du terrain et séduit l’électorat jeune qui n’a pas vécu les affres du système d’Apartheid. Mais ces jeunes subissent l’héritage scandaleux de ce système inique, qui est un crime contre l’humanité.

L’Afrique du Sud est encore plombée par les inégalités institutionnalisées par l’Apartheid et qui sont révoltantes. D’où le défi de l’éducation de masses pour éveiller les consciences des jeunes, les former et leur permettre de participer effectivement à l’émergence d’une nouvelle Afrique du Sud plus égalitaire, plus intégrée et plus fraternelle.

L’éducation et la formation sont les clés pour la création de milliers d’emplois indispensables pour résorber un chômage intolérable qui affecte 27% de la population. Les tensions sociales qui minent le pays où le taux de criminalité atteint des records, s’expliquent aussi, par cette situation délétère.

L’avenir de l’Afrique du Sud, doit intéresser tous les Africains car ce pays est la première économie continentale. Ce qui se joue demain, lors du scrutin législatif, est donc important et mérite une attention toute particulière.