Patrice Talon a donc imposé des élections législatives, sans la participation des partis d’opposition. Le scrutin qui se tient ce jour est donc sans suspense. Il consacre une dérive autoritaire qui bafoue la démocratie béninoise, naguère célébrée en Afrique.
Il est aussi la preuve que les acquis démocratiques ne sont jamais à l’abri de coups de boutoir d’apprentis dictateurs qui se croient tout permis, une fois arrivé au pouvoir.
Talon est entrain d’entrer dans l’histoire politique de son pays à reculons. Les législatives de ce jour sont un tournant politique majeur et c’est pour quoi l’attitude des électeurs va être le facteur déterminant : vont-ils se rendre aux urnes ou boycotter, comme le leur demandent les partis d’opposition exclus du vote ? Le taux de participation réel est donc l’enjeu principal de ce simulacre d’élection.
Il est important donc d’observer le déroulement des opérations et d’empêcher un éventuel bourrage des urnes. Il est vrai que la situation est kafkaïenne car le fait même d’observer le scrutin est une forme de le légitimer ; mais, en désertant les bureaux de vote, on laisse les partisans de Talon agir à leur guise. Que faire ?
Observer, malgré tout, et rassembler les preuves irréfutables pour connaître le vrai taux de participation. Si celui-ci est très bas, Talon aura échoué et l’opinion béninoise et internationale va se retourner contre lui.
Il restera ensuite aux démocrates béninois de continuer le combat pour restaurer la crédibilité des Institutions de leur pays. Talon ne peut faire revenir le Bénin aux heures sombres de la dictature marxiste, si la mobilisation post-électorale est massive.
Si, elle s’appuie sur un taux de participation tellement faible qu’il « signe » un rejet sans appel. Ce combat est en cours, toute la journée, jusqu’à la clôture des bureaux de vote.
Mais ce sont les citoyens qui auront le dernier mot, en votant, ou en refusant de le faire pour les deux seuls partis pro-Talon, autorisés à solliciter leur bulletin.