Le président sortant de Guinée-Bissau José Mario Vaz a achevé mardi en larmes son discours de Nouvel an, à la veille de l’annonce du vainqueur de la présidentielle. Vaz a appelé la classe politique à maintenir la paix civile et à restaurer la stabilité.
Les résultats du second tour des présidentielles dans le pays doivent être annoncés mercredi par la Commission électorale nationale (CNE).
« Nous écrirons une nouvelle page de l’histoire de notre démocratie le jour de la cérémonie d’inauguration du nouveau président de la République en transférant la bannière présidentielle, un fait sans précédent », 46 ans après l’indépendance, a dit le président Vaz. Ce dernier a été élu en 2014. Il est le premier chef de l’État depuis l’instauration du pluripartisme à terminer son mandat sans être destitué ou assassiné.
En larmes à la fin de son discours, le président sortant a appelé au « calme en attendant les résultats définitifs » du second tour de la présidentielle de dimanche. Vaz, dont le mandat de cinq ans a été marqué par un bras-de-fer incessant avec son ancienne formation, le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), n’a terminé qu’en quatrième position lors du premier tour fin novembre.
Il a apporté son soutien pour le second tour à un dissident du PAIGC, Umaru Sissoco Embalo, opposé au chef du PAIGC, Domingos Simoes Pereira.
Dans son discours télévisé, Vaz a salué la retenue de l’armée pendant les cinq années agitées de son mandat, qui a « réussi à garder (le) calme dans les casernes et éloigner les militaires », dans un pays qui a connu quatre coups d’Etat et une quinzaine de tentatives de putsch depuis son indépendance du Portugal.
Dans un pays dont le régime semi-présidentiel favorise les conflits entre le chef de l’État et le parlement, Vaz a plaidé pour « une réforme constitutionnelle qui permette l’élimination des foyers d’instabilité institutionnelle et la clarification du système de gouvernement pour éviter de futures crises politiques ».