Une autorité civile chargée de piloter la transition politique au Soudan sera formée le 18 août.

Une autorité civile chargée de piloter la transition politique au Soudan sera formée le 18 août. Il s’agit d’une étape cruciale au Soudan, secoué ces derniers mois par une contestation populaire inédite.

Les membres du Conseil souverain seront désignés le 18 août, le Premier ministre le 20 août et les membres du gouvernement le 28 août.

Le nouveau « Conseil souverain » où les civils auront la majorité, sera mis en place au lendemain du début du procès pour corruption du président Omar El-Béchir, destitué et arrêté par l’armée le 11 avril sous la pression de la rue.

Dimanche, les généraux au pouvoir depuis cette destitution et les chefs de la contestation ont paraphé à Khartoum une déclaration constitutionnelle qui avec une déclaration politique conclue et signée auparavant forment l’accord global sur un pouvoir civil, qui lui sera formellement signé le 17 août.

« Nous avons tourné une page de l’Histoire du Soudan en paraphant cet accord », a déclaré Mohammed Hamdan Daglo, le numéro deux du Conseil militaire au pouvoir depuis la mise à l’écart de El-Béchir, et chef des redoutés paramilitaires des Forces de réaction rapide (RSF).

L’accord global soudanais a été obtenu après de longues et difficiles négociations entre les deux parties. Le mouvement de protestation était né le 19 décembre quand des milliers de Soudanais étaient descendus dans les rues pour protester contre le triplement du prix du pain. Les manifestations s’étaient rapidement transformées en contestation du pouvoir d’Omar El-Béchir.

Elles ont continué après le départ de ce dernier, l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance de la protestation, réclamant l’instauration d’un pouvoir civil aux militaires ayant pris le pouvoir.

Rappelons que plus de 250 personnes sont mortes lors de la répression des manifestations, dont au moins 127 lors de la dispersion le 3 juin d’un sit-in devant le siège de l’armée à Khartoum, selon un comité de médecins proche des protestataires. Pilier du régime El-Béchir, avant de contribuer à sa chute, les RSF de Daglo ont été accusées d’être impliquées dans la répression du sit-in, ce que leur chef nie.

Le Conseil souverain, obtenu de haute lutte, sera composé de cinq militaires et de six civils, et devra mener, avec un Parlement et un gouvernement, la transition pendant un peu plus de trois ans.