L’Assemblée nationale togolaise a adopté une nouvelle loi qui restreint très sévèrement la liberté de manifestation au Togo.

L’Assemblée nationale togolaise a adopté mercredi une nouvelle loi qui restreint sévèrement la liberté de manifestation publique au Togo. Et ce, officiellement pour des raisons de « sécurité ».

« Les réunions ou les manifestations pacifiques sur la voie publique et dans les lieux publics ne peuvent se tenir avant 11h00 et au-delà de 18h00 », souligne la nouvelle loi. La loi restreint également très sévèrement les lieux publics où peuvent être organisées des manifestations.

« Pour des raisons stratégiques, économiques et sécuritaires, toutes les manifestations sont interdites sur certains axes et zones notamment toutes les routes nationales, les axes et zones où se déroulent de fortes activités économiques, dans les centres urbains, les axes et zones proches des institutions de la République, les axes et zones proches des chancelleries et résidences des ambassadeurs et représentants d’organisations internationales et les axes et zones proches des camps militaires et des camps de service de sécurité », souligne la loi.

La modification apportée à l’ancienne loi « s’est imposée au gouvernement pour adapter les instruments juridiques aux contextes nouveaux, marqués par des menaces terroristes dans la sous-région et aux portes de notre pays », indique le ministre de l’administration territoriale Payadowa Boukpessi, cité par l’AFP.

Les députés ont également voté une autre loi qui permet au gouvernement de renforcer l’arsenal sécuritaire afin d’anticiper sur les menaces terroristes.

L’opposant Nathaniel Olympio, président du Parti des Togolais, a critiqué des mesures jugées liberticides. « Le gouvernement togolais redoute les prochaines colères du peuple, alors il le bâillonne en interdisant les manifestations », a-t-il déclaré à l’AFP.

Le Togo a été secoué par une importante crise politique entre 2017 et 2018. Des dizaines de milliers de personnes sont régulièrement descendues dans les rues pour demander la démission du président Faure Gnassingbé et la limitation rétroactive du nombre de mandats présidentiels. Les manifestations étaient organisées simultanément à plusieurs endroits à Lomé et dans d’autres villes à l’intérieur du pays.