Abdelmadjid Tebboune, vainqueur au premier tour de la présidentielle du 12 décembre, prendra ses fonctions jeudi 19 décembre pour un mandat de cinq ans. Le président algérien élu a été conspué par une importante manifestation des étudiants du « Hirak ».
Abdelmajid Tebboune, 74 ans, succédera à Abdelaziz Bouteflika, contraint à la démission en avril, après vingt ans à la tête de l’État, par un mouvement (« Hirak ») de contestation populaire massif du régime. Le nouveau président algérien a recueilli 58,13% des voix au premier tour du scrutin, selon les résultats définitifs proclamés lundi d’une élection présidentielle fortement contestée.
Mais dès vendredi, et une nouvelle fois mardi, une foule nombreuse a conspué le chef de l’État fraîchement élu, réaffirmant que le “Hirak” se poursuivrait.
Le « Hirak », qui agite l’Algérie depuis le 22 février, rejetait l’organisation du moindre scrutin par le « système » au pouvoir depuis l’indépendance du pays en 1962, dont il réclame le démantèlement et le remplacement par des institutions de transition.
Notons que la contestation réclame, après la démission de Bouteflika, le démantèlement de l’ensemble du “système” au pouvoir depuis l’indépendance du pays en 1962 et son remplacement par des institutions de transition. Elle refusait qu’il organise le moindre scrutin, vu comme un moyen pour lui de se régénérer.
De nombreuses pancartes affichaient leur rejet de son offre d’un « dialogue » pour « une Algérie nouvelle ». Tebboune a notamment promis d’ « amender la Constitution » et de soumettre le nouveau texte à référendum.
Moins de 40% des électeurs (39,88%) se sont rendus aux urnes, la participation la plus faible de toutes les élections présidentielles pluralistes en Algérie, et le “Hirak” -comme plusieurs analystes- assure en outre que le chiffre est gonflé.