Le gouverneur de Nairobi, Mike Sonko, a été arrêté vendredi pour malversations, devenant ainsi la dernière victime de haut rang de la lutte contre la corruption menée par les autorités.
Mike Sonko est le dernier haut responsable politique ou administratif à tomber pour corruption, après en particulier le ministre des Finances, Henry Rotich. « Le gouverneur de Nairobi, Mike Sonko, a été arrêté par nos officiers à Voi. Il est escorté vers Nairobi pour être inculpé au tribunal », a déclaré Yassin Amaro, porte-parole de la Commission pour l’éthique et l’anti-corruption (EACC), cité par l’AFP.
Le gouverneur est accusé, avec d’autres officiels, d’avoir bénéficié de paiements illicites et acquis des biens illégalement pour une valeur totale de 3,5 millions de dollars (3,1 millions d’euros).
Le directeur des poursuites publiques, Noordin Haji, a affirmé dans un communiqué avoir suffisamment de preuves pour poursuivre Mike Sonko et ses associés pour « acquisition illégale de biens publics, blanchiment d’argent et autres crimes économiques ».
Le parti au pouvoir avait fait un choix non conformiste en 2017 en désignant pour le représenter aux élections des gouverneurs le très populaire et sulfureux Mike Sonko, passé dans sa jeunesse par la case prison et régulièrement accusé d’activités illégales, comme le trafic de drogue.
Noordin Haji a expliqué avoir rencontré des difficultés au cours de son enquête sur Mike Sonko et ses comparses en raison de « tentatives répétées par les accusés de faire obstruction aux investigations en recourant à des tactiques d’intimidation et à des hommes de main pour menacer les membres des forces de l’ordre ».
Sonko est très apprécié des Kényans les plus pauvres, selon l’AFP, pour ses services d’ambulances et de pompiers, personnalisés à son nom, chargés de venir en aide aux personnes vivant dans les bidonvilles.
Rappelons que le président Uhuru Kenyatta a lancé après sa réélection fin 2017 une guerre contre la corruption dans son pays à l’économie dynamique mais miné depuis des décennies par une culture de pots-de-vin et de malversations. Depuis, des dizaines de hauts responsables ont été inculpés.
Le Kenya a été touché par plusieurs scandales de corruption ces dernières années. En 2018, le pays était classé 144e sur 180 dans l’index sur la perception de la corruption établie par Transparency International.