L’état d’urgence est prorogé d’un an au Mali, à compter du 31 octobre, a annoncé mercredi le gouvernement. Il est entré en vigueur, sans interruption, en novembre 2015 après l’attaque des groupes armés contre un grand hôtel de Bamako.
Cette décision, adoptée mardi en conseil des ministres, intervient alors que les groupes armés sont toujours actifs dans le pays. Les violences intercommunautaires se sont aussi poursuivies, en particulier dans le centre du pays, au cours des 12 derniers mois.
Selon le communiqué du gouvernement, l’État d’urgence a été prorogé pour renforcer les capacités opérationnelles des autorités administratives et judiciaires, des forces armées et de sécurité afin de leur permettre de mieux faire face aux situations de menaces ou d’agression.
L’État d’urgence accorde notamment des possibilités d’intervention accrues aux forces de sécurité, en matière de fouilles et de restrictions de circulation et de rassemblements. Les violences persistantes perpétrées par les groupes armés se sont propagées du nord vers le centre et le sud du Mali, puis au Burkina Faso et au Niger voisins.
Le régime du président Ibrahim Boubacar Keïta, réélu en août 2018 sur un programme axé sur le renforcement de la sécurité, est secoué depuis début octobre par de violentes attaques armées.
Quarante soldats ont été tués le 30 septembre et le 1er octobre quand les groupes armés ont attaqué les camps militaires de Boulkessy et Mondoro (centre), selon un bilan encore provisoire. Depuis, des femmes de militaires des bataillons concernés ont plusieurs fois manifesté à Bamako et Sévaré au centre du pays.