Le gouvernement se dit prêt à dialoguer avec les terroristes.

Le Mali serait prêt à dialoguer avec les groupes extrémistes. « Nous sommes d’accord sur le principe et nous y travaillons déjà », assure le ministre malien de l’Administration territoriale, Boubacar Alpha Ba, cité par Radio France Internationale (RFI).

Selon le ministre malien, il y a des expériences dans la région du Centre, où les « représentants des chefferies locales ont eu langue avec certains membres de ces groupes, donc le dialogue existe. Maintenant, comment le formaliser ? Quelle pédagogie faut-il pour qu’il y ait un dialogue véritable entre eux et nous », poursuit Boubacar Alpha Ba dans sa déclaration à RFI.

Pour sortir de l’impasse militaire et du cycle infernal de violences intercommunautaires dans le centre du Mali, le groupe de réflexion International Crisis Group (ICG) recommande au gouvernement malien de tenter un dialogue avec les terroristes et leurs partisans.

L’ICG considère que le succès d’une telle initiative est incertain, mais qu’elle vaut d’être tentée. Il préconise « un changement de cap », combinant pression militaire, dialogue et désarmement pour amener à la table des négociations les chefs de la « katiba du Macina » du prédicateur radical peul Amadou Koufa, apparue en 2015 dans cette région, devenue la plus sanglante du pays.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes terroristes liés à Al-Qaïda. Ces groupes en ont été en grande partie chassés par une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, qui se poursuit.

Mais des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU, régulièrement visées par des attaques, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix, censé isoler définitivement les terroristes, dont l’application accumule les retards.

Depuis 2015, ces attaques se sont étendues au centre et au sud du Mali et le phénomène déborde sur les pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger, se mêlant très souvent à des conflits intercommunautaires.