Trois jours après l’annonce d’une élection présidentielle, l’armée algérienne semble déterminée à imposer ses choix malgré le rejet de la rue.
Le nouvel homme fort d’Alger, le général Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major, vient d’affirmer que les manifestants des autres régions seront empêchés de se joindre aux cortèges de la capitale Alger. « J’ai donné des instructions à la gendarmerie nationale pour empêcher la venue de manifestants d’autres wilayas à Alger », a déclaré le général lors d’un discours ce mercredi.
Bien déterminé à faire face à la rue en colère, Gaid Salah a lancé un appel pour « l’application rigoureuse des réglementations en vigueur, y compris l’interpellation et la saisie des véhicules et des autocars utilisés ainsi que la délivrance d’amendes à leurs propriétaires ».
Pour justifier cette nouvelle hausse de ton, le militaire, tirant les ficelles depuis le départ forcé à la retraite du président Abdelaziz Bouteflika, a souligné l’existence de « certaines parties (…) aux intentions malveillantes, (qui) font de la liberté de déplacement un prétexte pour justifier leur dangereux comportement, lequel consiste à créer tous les facteurs qui perturbent la quiétude des citoyens ».
Souvent dans le collimateur des manifestants, Gaid Salah avait toujours affiché son hostilité à ce mouvement de protestation qui secoue le pays depuis plusieurs semaines. Campant sur ses positions, il a affirmé que des parties, qu’il n’a pas identifié, drainent chaque semaine des citoyens (…) vers la capitale afin d’amplifier les flux humains dans les places publiques, avec des slogans tendancieux qui n’ont rien d’innocent. « Leur véritable objectif est d’induire l’opinion publique nationale en erreur avec ces moyens trompeurs pour s’autoproclamer fallacieusement comme les porte-voix du peuple », a-t-il affirmé.