Selon le Financial Times, Kigali aurait modifié ses statistiques sur la pauvreté.

Ce n’est pas la première fois qu’un media international s’intéresse de près aux statistiques fournis par le gouvernement Rwandais. En effet, les accusations pour manipulation des chiffres poursuivent le gouvernement de Paul Kagame depuis des années.

Considéré comme l’un des pays les plus performant sur le plan économique au niveau du continent, le Rwanda attire l’attention. Après une enquête en 2015 de la chaine française France 24, cette fois c’est le journal britannique « Le Financial Times » qui s’intéresse au sujet. Le quotidien affirme qu’il est « très probable » que les chiffres relatifs à la pauvreté aient été manipulés au Rwanda.

L’enquête, menée par deux journalistes remet en question le miracle économique rwandais. Dans leur article, les deux journalistes affirment que la Banque mondiale aurait été alertée par plusieurs de ses employés dès 2015 sur ce fait.

Selon les auteurs de l’enquête, les prix ont augmenté beaucoup plus que ce que le Rwanda avait admis dans ses calculs, en particulier dans les zones rurales. Entre-temps, une inflation plus élevée se traduit aussi par une pauvreté plus grande. Une source anonyme avait déclaré au journal qu’un consultant basé au Royaume-Uni (Oxford Policy Management) avait été engagé pour effectuer l’analyse de la pauvreté dans le pays. Mais le gouvernement rwandais avait rejeté ses résultats qui indiquaient que la pauvreté avait augmenté de 6%.

Pour répondre aux accusations du journal britannique, plusieurs médias rwandais sont montés au créneau. Le quotidien rwandais New Times a qualifié de « fantasme » le rapport signé par les deux journalistes. Connu pour sa ligne éditoriale pro-gouvernemental, le journal a déclaré que l’article qui s’articule autour des chiffres datant d’avant le référendum de 2015, était « enfantin ».

Le journal va même jusqu’à affirmer que c’est le Financial Times qui est manipulé. Le journal rwandais reste convaincu que le Financial Times n’a pas eu de sources crédibles car, selon lui, il s’agit des dissidents rwandais et des analystes anti-rwandais qui ont pu remettre en cause les chiffres sur la pauvreté.