Le général Amir Ali Hajizade, chef des Gardiens de la Révolution, montre le drone américain abattu par l’Iran.

Les ingrédients d’une confrontation, maintenant réunis !

Un drone américain de type RQ-4A Global Hawk est abattu jeudi dernier, par les Gardiens de la Révolutions iranienne, alors qu’il survolait les eaux internationales du détroit d’Ormuz, selon les autorités américaines. Pour les Iraniens, qui avouent avoir abattu le drone : ” Nous avons abattu un avion d’espionnage, alors qu’il venait d’entrer dans l’espace aérien iranien, le jeudi 20 juin 2019, et ce, après deux sommations infructueuses”, précise un communiqué iranien.

C’est via un tweet laconique, que Donald Trump a réagi en écrivant que : “L’Iran a commis une énorme erreur”. Cet incident survient quelques jours seulement après une attaque contre deux tankers, battant pavillon japonais dans le Golfe d’Oman.

Auparavant, quatre navires avaient subi une autre attaque, dans les côtes de Fujaïrah, aux Émirats arabes unis. Entre les deux évènements, l’aéroport d’Abha, en Arabie Saoudite avait été endommagé par des tirs de roquettes, émis par des Houthis, armés par l’Iran. Autant d’ingrédients qui constituent des signes annonciateurs d’une éventuelle confrontation entre l’Iran et les États-Unis.

Il est vrai que les analystes ne cessent de répéter que, ni les États-Unis et encore moins l’Iran, ne veulent d’une guerre. Cependant, l’existence de faucons autour du président iranien Hassan Rohani, comme il en existe autour de Donald Trump, fait craindre des accidents qui pourraient déboucher facilement sur des confrontations armées.

Il est évident que Trump, qui vient de lancer sa campagne électorale, ne voudrait pas s’engager, les yeux fermés, dans une guerre ouverte contre l’Iran, mais son conseiller à la Sécurité John Bolton est un faucon qui tient coûte que coûte à “corriger l’Iran”. De même, Mike Pompeo, le Secrétaire d’État américain est aussi friand de guerre que Bolton. Réussiront-ils à convaincre Trump d’attaquer l’Iran ?

De son côté, Rohani, excédé par les sanctions économiques, qui rendent son pays invivable, cherche à négocier en douce, plutôt que de s’embarquer dans une guerre contre la première puissance du monde. Il reste à craindre du côté iranien, les dérapages que commettent souvent les Gardiens de la Révolution, qui semblent ne vouloir se valoriser que par les tensions et la guerre.

En tout état de cause, ce genre d’incidents, s’ils se répètent, pourraient servir d’étincelles susceptibles d’allumer une guerre dans ce détroit d’Ormuz où la tension est au maximum.