Le président ghanéen, Nana Akufo-Addo, facilitateur du dialogue entre l’opposition togolaise et le pouvoir a demandé que les manifestations annoncées pour la semaine prochaine n’aient pas lieu.Dans la foulée, il va recevoir une délégation de la coalition des 14 partis d’opposition mardi à Accra. On peut donc affirmer que le dialogue entre les protagonistes de la « crise togolaise » continue et autorise tous les espoirs.
En effet, depuis le 19 février les manifestations de rue ont cessé et la paix sociale retrouvée bénéficie à toute la population qui avait été prise en otage par des manifestations qui perturbaient ses activités économiques quotidiennes.
Les « raisons » avancées pour recommencer à battre le macadam ne tiennent pas car les accusations d’« agressions envers des personnes par les forces de l’ordre » sont fausses et ont été démenties par les autorités compétentes.
En ce qui concerne la dénonciation de « la poursuite unilatérale du processus électoral » par un porte-parole de l’opposition, elle n’est guère pertinente. S’il est vrai que le gouvernement togolais a nommé les membres des commissions électorales ; il n’a fixé aucune date pour les élections. Donc le temps du dialogue est toujours ouvert.
Toutefois « gouverner c’est prévoir » et le mandat en cours des députés s’achève dans trois mois. Les dernières législatives ayant eu lieu en juin 2013 pour un mandat de 5 ans.
Il n’y a donc aucune raison valable de reprendre les manifestations de rue car aucun casus belli ne peut être invoqué.
Au contraire, le gouvernement et le facilitateur sont en phase pour continuer les discussions et aboutir à un compromis dynamique, seul à même de consolider et de renforcer la démocratie togolaise.
Le chemin du dialogue exige lucidité et persévérance et donc réalisme. La surenchère, même verbale est à éviter, une fois le dialogue bien lancé ; ce qui est le cas actuellement, entre pouvoir et opposition togolais.
La médiation du président Nana Akufo-Addo est assurément sur la bonne voie et le retour annoncé des opposants à Accra le prouve. Tout comme l’arrêt des manifestations depuis le 19 février.
La dynamique qui est enclenchée est positive et doit être poursuivie avec un esprit d’ouverture et une volonté réelle d’aboutir à un compromis acceptable pour les deux parties. C’est possible comme ce fut le cas avec « la Constitution de 1992 modifiée en 2002 ». Celle-ci n’est ni une relique du passé ni un « livre saint dont les dogmes sont gravés dans le marbre une fois pour toute ». À preuve, elle a déjà été modifiée en 2002.
De ce point de vue, l’intérêt supérieur de la nation togolaise doit être la boussole pour tous les citoyens.