Le chef du gouvernement d’union nationale (GNA) a annoncé dimanche une initiative politique. Le plan de Fayez Al-Sarraj prévoit notamment des élections avant la fin de l’année, pour sortir le pays d’une profonde crise qui perdure.
« Partant de ma responsabilité nationale et malgré l’offensive brutale que nous continuerons à repousser et à vaincre, je présente aujourd’hui une initiative politique pour une sortie de crise », a affirmé Fayez Al-Sarraj, lors d’une allocution diffusée par la chaîne « Libya al-Wataniya » basée à Tripoli.
Fayez Al-Sarraj, qui dirige un gouvernement siégeant à Tripoli, a par ailleurs estimé que l’offensive lancée il y a plus de deux mois par les forces de l’homme fort de l’Est libyen, le maréchal Khalifa Haftar, pour s’emparer de la capitale, était vouée à l’échec.
En coordination avec la Mission d’appui de l’ONU en Libye (Manul), Al-Sarraj a proposé la tenue d’un « forum libyen » pour réunir « les forces nationales influentes sur les plans politique et social, et partisanes d’une solution pacifique et démocratique ».
Cette initiative prévoit également la tenue simultanée « d’élections présidentielle et législatives avant fin 2019 », sans annoncer de calendrier.
Après plus de deux mois d’offensive pour prendre la capitale Tripoli, les forces de l’« Armée nationale libyenne », (ANL) autoproclamée, du maréchal Haftar, sont toujours bloquées aux portes de Tripoli et les positions sont figées.
« Nous sommes confiants que nos forces sont capables de repousser l’agresseur et de le renvoyer là d’où il est venu… la victoire est notre alliée grâce à Dieu », a indiqué le chef du GNA.
Pour rappel, les deux camps refusent jusqu’ici de négocier un cessez-le-feu. Le GNA exige le retrait des forces du maréchal Haftar vers leurs positions initiales, dans le sud et l’est du pays.
Al-Sarraj accuse le maréchal Haftar de chercher à « saper le processus démocratique et à rétablir un régime totalitaire, celui d’un individu et d’une seule famille ». Le maréchal Haftar affirme de son côté combattre des « terroristes » et refuse lui aussi de faire marche arrière, synonyme d’une défaite pour lui et ses alliés.
Les combats ont fait depuis le 4 avril plus de 653 morts, dont 41 civils, ainsi que plus de 3.500 blessés, dont une centaine de civils, selon un dernier bilan de l’Organisation mondiale de Santé (OMS). Et selon les chiffres de l’ONU, 94.000 personnes ont été déplacées des zones de combat.