L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, lors d’une audience devant la CPI.

Plutôt que de plaider non coupable, la défense de Laurent Gbagbo a demandé un non-lieu et l’acquittement de ce dernier, ainsi que sa libération immédiate, faute de preuves au delà de tout doute raisonnable.

« Les éléments présentés par le procureur sont insuffisants pour prouver les charges à l’encontre de Laurent Gbagbo au-delà de tout doute raisonnable », ont souligné les avocats de la défense à la cour pénale internationale (CPI), dans une requête envoyé lundi dernier.

Ces derniers estiment par conséquent que l’ancien chef d’État, 73 ans, ne devrait plus être poursuivi pour les quatre chefs d’accusation pour meurtre, viol, persécution et autres actes inhumains retenus contre lui, à la suite des violences post-électorales qui ont déchiré la Côte d’Ivoire en 2010-2011.

Par ailleurs, Me Emmanuel Altit demande ainsi qu’un jugement d’acquittement portant sur toutes les charges soit prononcé, ainsi que la mise en liberté immédiate de son client. L’accusation a jusqu’au 10 septembre pour répondre à cette demande.

La question sera tranchée lors d’une audience prévue le 1er octobre, durant laquelle les arguments de la défense et ceux du procureur seront entendus. Mais l’accusation pourra faire appel d’une éventuelle décision de libération ou d’acquittement.

Pourtant, ce n’est pas la première fois que Laurent Gbagbo espère être libéré pendant ce procès ouvert en janvier 2016, dans lequel, le procureur a déjà fait appel à 82 témoins, en plus de présenter des milliers de documents et des centaines d’heures de vidéos.

En juillet 2017, cinq juges de la cour d’appel avaient ordonnée une nouvelle révision de l’affaire afin de juger s’il devait être gardé en détention ou non, compte tenu de son âge et de son état de santé.

Mais les juges avaient refusé sa demande de libération pour le reste de son procès, la défense n’ayant pas fourni des conditions concrètes et solides qui garantiraient la présence de Gbagbo à son procès s’il est libéré.