L’armée malienne, accusée par un groupe armé allié et un élu d’avoir exécuté sommairement mercredi trois touaregs dans le nord du pays, a démenti et ouvert une enquête.
Selon le Groupe d’Autodéfense Touareg Imghad et alliés (Gatia), un mouvement allié du gouvernement, « un adjudant-chef de la garde nationale et deux jeunes civils membres du Gatia ont été arrêtés et exécutés sommairement par des soldats à Intahaka », puis leurs dépouilles ont été brûlées, dans la région instable de Gao (nord).
« La mort de trois touaregs dans des conditions atroces » a été confirmé à l’AFP par un élu du nord du Mali, s’exprimant sous couvert d’anonymat.
Le Gatia a « appris avec consternation l’événement tragique, inhumain et injustifiable survenu à Intahaka, suite à l’interpellation, à l’exécution et à l’incinération publique des corps d’un adjudant-chef de la garde nationale et de deux jeunes civils membres du Gatia par l’escorte des Fama (force armées maliennes) », a déclaré le groupe dans un communiqué repris par les médias.
« L’adjudant-chef Mossa Ag Hamada (une des personnes tuées) était en service au MOC (Mécanisme opérationnel de coordination, une structure chargée d’appliquer un volet de l’accord de paix d’Alger) de Gao (nord), au compte de la partie gouvernementale, et aurait présenté sa carte professionnelle à l’officier commandant l’escorte qui l’aurait totalement ignorée », selon le communiqué.
De son côté, une source militaire malienne a « catégoriquement » démenti la nouvelle, et affirmé qu’une enquête avait été ouverte. « Je démens catégoriquement. Nous sommes une armée républicaine. Nous avons ouvert immédiatement une enquête et nous travaillons à la manifestation de la vérité », a déclaré cette source sous couvert d’anonymat.
L’armée malienne a plusieurs fois été accusée d’exactions et d’exécutions sommaires de civils, dans sa lutte contre les groupes radicaux qui mènent une guérilla dans le pays.