Le combat judiciaire entre l’ancien président de la République Me Abdoulaye Wade et Cheikh Amar se poursuit.

Un procès gênant qui pose un problème de mal gouvernance !

Me Abdoulaye Wade, ancien président de la république du Sénégal a enclenché le mois dernier, une première procédure devant le Tribunal de Grande instance, statuant en matière pénale contre l’homme d’Affaire mouride Cheikh Amar. Il accuse ce dernier de lui devoir 5 milliards de FCFA. L’ancien président de la République soutient lui avoir prêté d’abord 500 millions de FCFA pour développer la mine de phosphate de Matam, en plus d’autres sommes complétant les 5 milliards de FCFA réclamés.

L’homme d’Affaire, de la même confrérie (mouride) que l’ancien président, dégage en touche et jure de n’avoir jamais contacté de dettes auprès de Me Wade. Évoquée, mercredi 6 mars devant la première Chambre du Tribunal du Commerce de Dakar, l’affaire a été renvoyée au 20 mars 2019 pour observations des conseils du plaignant.

L’affaire d’une dette de 5 milliards de FCFA opposant l’ancien président de la république du Sénégal Me Abdoulaye Wade à son confrère mouride Cheikh Amar, risque de révéler d’autres affaires nébuleuses entachant la gestion du prédécesseur du président Macky Sall.

Le montage du projet de la mine des phosphates de Ndéndory (Matam) rappelle un peu, les sociétés-écrans d’un certain Karim Meïssa Wade, fils du présumé créancier de Cheikh Amar. Sociétés qui lui ont valu, lui et son acolyte Bibo Bourgi, d’être traduits devant la CREI.

Pour en savoir plus, parcourons ensemble, ce qui dit un rapport d’expert sur la création de cette compagnie d’exploitation de la mine de phosphates de Ndéndory (Matam), à l’époque où Me Wade était en fonction à la tête de l’État du Sénégal : ” La crise alimentaire de 2008 a motivé la création du programme pour la Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et l’Abondance (GOANA). Pour atteindre les objectifs du programme, le gouvernement sénégalais a encouragé l’essor de l’exploitation des phosphates dans la région de Matam pour les besoins en engrais de l’agriculture nationale sénégalaise. Pourtant aujourd’hui ces phosphates sont majoritairement exportés dans les pays de la sous-région, notamment vers le Mali. La Société d’études et de réalisation des phosphates de Matam (SERPM) a bénéficié d’un permis d’exploitation délivré par arrêté ministériel le 29 mai 2008, pour une durée de trois ans. Cette concession concernait le périmètre de Lobe Sud-ouest de Ndéndory. Pour l’exploitation du gisement, la SERPM a eu recours aux services de la compagnie Tracto Services Equipements, détenue par l’homme d’affaires sénégalais Cheick Amar qui en mai 2008 obtient un financement s’élevant à 388 milliards de francs CFA (700 millions de dollars) de la part d’un consortium resté anonyme, aux capitaux américains, libanais, égyptiens et canadien “.

La dette de 6 milliards de FCFA, réclamée par l’ancien président a-t-elle des relations avec ce fameux consortium anonyme, aux capitaux américains, libanais, égyptiens et canadiens ?

En attendant l’épilogue rocambolesque du procès, il importe de noter qu’il est en tout cas gênant, qu’un président de la république en exercice, puisse prêter personnellement de l’argent, à un homme d’affaires, pour la réalisation d’un projet dans lequel, il y a une implication de l’État.