Contrairement aux espérances, les choses se compliquent davantage pour le Congrès National Africain (ANC), l’emblématique formation au pouvoir en Afrique du Sud depuis la fin de l’apartheid en 1994. Un risque de scission plane sur le parti depuis l’arrivée de Cyril Ramaphosa à sa tête et à la tête du pays.
Les pro-Zuma passent à l’acte
L’arrivée au pouvoir en février dernier de Cyril Ramaphosa en remplacement du très controversé Jacob Zuma n’a rien arrangé dans le cas de l’ANC, parti au pouvoir en Afrique du Sud. En effet, l’élection de Ramaphosa à la tête du parti en décembre 2017 et par la suite à la magistrature suprême après l’éviction de Zuma, éclaboussé par une série de scandales politico-financiers, avait suscité les espoirs de voir la formation de Nelson Mandela tourner la page des divisions passées. Aujourd’hui, ces espoirs sont loin derrière.
Des spéculations sur une éventuelle scission au sein du parti se sont intensifiées ces derniers jours. Et c’est les supporters de Zuma qui multiplient les attaques contre le nouveau président, menaçant de bloquer son programme de réforme économique. Des informations sont rapportées avec insistance par les médias sur l’intention des supporters de Zuma notamment dans la province du Kwa Zulu-Natal, fief historique de l’ANC, de créer un nouveau parti.
Une histoire de scissions
L’ANC n’est pas à sa première scission. En effet, le parti avait vécu à un scénario similaire en 2008, quand les supporters de l’ex-président Thabo Mbeki, irrités par l’humiliante éviction de ce dernier de la présidence par le camp Zuma, sont allés créer une nouvelle formation, le Congrès du Peuple. Une autre scission est intervenue en 2013 quand des membres radicaux de l’ANC et des anciens membres de la ligue de jeunesse se sont regroupés pour former les Economic Freedom Fighters, sous la direction du jeune leader populiste Julius Malema.
Cette fois, le nouveau mouvement veut prendre le nom du Congrès Africain de Transformation. Des réunions entre les leaders du mouvement et Zuma ont été organisées selon plusieurs sources. L’objectif est de trouver un leader pour la nouvelle formation. En cas de sa concrétisation, la scission portera un coup dur à l’ANC à l’approche des élections générales, prévues en 2019 sachant que le parti ne s’est pas encore remis de la déroute essuyée lors des élections communales de 2016 en raison des divisions au sujet de la politique de Zuma.