Les juges de la Cour pénale internationale (CPI) ont prononcé, l’acquittement de Laurent Gbagbo et sa remise en liberté immédiate.

L’acquittement de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé par la Cour pénale internationale (CPI) est une mauvaise nouvelle politique pour le régime ivoirien qui avait envoyé l’ex-président au tribunal de la Haye.

Après 7 ans de détention, d’humiliation et de vexation, Gbagbo est blanchi et libéré.
La CPI affirmant que « l’accusation n’a pas apporté les preuves de la culpabilité » de l’ex-président.

Comme avec Jean-Pierre Bemba, l’acquittement prononcé par la CPI, renforce les critiques objectives faites à ce tribunal qui semble être un instrument occidental contre les africains.

Dès le début des États comme les USA, la Russie, la Chine, l’Arabie Saoudite et beaucoup d’autres ont refusé d’en faire partie. Et pour cause ! En Afrique, seule la Guinée-Équatoriale avait eu l’audace de refuser de se jeter pieds et poings liés dans ce piège judiciaire. Aujourd’hui, le président Obiang peut savourer sa victoire politique dans ce domaine où il a été un visionnaire.

Il est temps pour tous les autres de se lever comme un seul homme et quitter la CPI qui a fini de montrer qu’elle est injuste et inefficace. C’est tellement facile d’arrêter quelqu’un et de le trainer dans la boue, pour ensuite l’acquitter. Qui va rendre à Bemba et Gbagbo les longues années passées en détention ? Le stress subi, les humiliations vécues ?

Dans le cas de Gbagbo, la Côte d’Ivoire va certainement être secouée politiquement.
En effet, avec la situation de guerre larvée entre les deux tombeurs de Gbagbo, à savoir Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié, naguère alliés, aujourd’hui ennemis déclarés, le champ politique est plus ouvert que jamais. Avec de gros nuages noirs à l’horizon qui pourraient faire éclater un orage de violence et de haine.

Gbagbo est désormais au centre du jeu politique et, il faut souhaiter qu’il ne soit pas obsédé par le désir de vengeance. Et qu’il soit assez fort pour retenir ses troupes surexcitées depuis le coup de tonnerre de sa libération ce jour.

Sa femme Simone qui est une politicienne redoutable, déjà amnistiée par Ouattara, est disponible pour retrouver l’arène politique. Bédié n’a pas attendu l’acquittement de Gbagbo pour lui tendre la main. Tous les ingrédients sont désormais réunis pour mettre de l’huile sur le feu en Côte d’Ivoire. Mais personne n’y a intérêt car la violence ne résout rien.

Un brasier ivoirien déstabiliserait toute l’Afrique de l’Ouest, déjà durement éprouvée par les conflits ethniques et les attentats terroristes. Évidemment ce sont les populations ivoiriennes qui vont le plus souffrir.

Tous ceux qui se réclament du patriotisme ont une responsabilité morale et politique pour agir et privilégier le dialogue. C’est dans la paix qu’on lave le pagne de l’injustice.

Gbagbo est un homme de lettres et un politique. Il aime son pays et reste un panafricain authentique. Il doit donc pardonner et, aussi assumer ses fautes politiques.
Son acquittement devrait le pousser à s’inspirer de Mandela et refuser de se laisser consumer par la colère et la haine.

Personne ne lui rendra ses années de détention mais son comportement à partir de maintenant pourrait lui permettre de se bâtir une postérité de légende.