L’accord de paix en Centrafrique a été entaché par le massacre de plus de 30 civils dans l’ouest du pays. Il s’agit de la tuerie la plus importante depuis la signature, le 6 février dernier, d’un accord de paix entre le gouvernement et 14 groupes armés.
Au moins 34 personnes ont été tuées dans une série d’attaques imputées au groupe armé 3R (Retour, réclamation, réconciliation), dans plusieurs villages autour de la ville de Paoua (nord-ouest, près de la frontière avec le Tchad).
« Une réunion se tenait mardi matin à Koundjili et à Lemouna. Des criminels sont arrivés et ont ouvert le feu » sur les habitants, a expliqué le général Pascal Champion, qui dirige la police au sein de mission locale de l’ONU (Minusca), au cours d’une conférence de presse mercredi à Bangui, relayée par l’AFP.
Trente-et-une personnes ont été tuées dans ces deux localités. Le groupe armé aurait frappé pour venger l’assassinat d’un éleveur peul, le 10 mai. Le groupe armé 3R prétend protéger les Peuls. Non loin, à Bohong, au moins 3 personnes ont été tuées mardi après-midi, après le vol, le matin, de près de 400 bœufs.
Une enquête a été ouverte par les autorités locales, avec le soutien de l’ONU. Des Casques bleus patrouillent dans la région avec les forces armées centrafricaines. Le groupe 3R a signé l’accord de paix de février. En retour, son chef, Bi Sidi Souleymane (alias Sidiki), a été nommé le 25 mars « conseiller spécial militaire » auprès du Premier ministre, en charge de la mise en place des unités mixtes associant membres des Forces armées centrafricaines (Faca) et groupes armés.
La mission de l’ONU dans le pays et les autorités centrafricaines ont lancé mercredi un ultimatum au leader du groupe 3R. « Le gouvernement s’associe à la Minusca pour exiger de M. Sidiki l’arrestation des auteurs présumés de ce massacre sous 72h, sous peine d’être tenu responsable de ces actes », a déclaré le ministre de la Communication, Ange Maxime Kazagui, lors d’une conférence de presse conjointe du gouvernement et de l’ONU.
Le chef du groupe armé est également sommé de démanteler toutes ses installations et les barrières qu’il a dressées dans la région qu’il occupe, dans le même délai.