La situation de Kidal, ville du nord du Mali, suscite l’inquiétude des pays du Sahel.

La situation de Kidal suscite l’inquiétude des pays du Sahel. Cette ville du nord-est du Mali en guerre servirait de « base arrière » à des terroristes pour semer la terreur dans la région.

La ville de Kidal est située à quelques centaines de kilomètres de l’Algérie et du Niger. Et c’est le président nigérien Mahamadou Issoufou qui a lancé que le « statut de Kidal est une menace » pour la stabilité du Sahel, malgré la présence à ses côtés de son homologue malien Ibrahim Boubacar Keïta.

Kidal fait partie de ces vastes zones du Mali qui échappent de facto à l’autorité de l’État. Prise en 2012 par les rebelles salafistes, elle est aujourd’hui, malgré la présence de bases française et des forces onusiennes, sous le contrôle d’ex-rebelles séparatistes touareg qui se sont soulevés contre le pouvoir central en 2012 avant de signer un accord de paix à Alger en 2015.

Aujourd’hui, Kidal est devenue une « évidente base arrière et rampe de lancement de plusieurs opérations terroristes », a déclaré mi-septembre auprès de la presse burkinabè Maman Sidikou, secrétaire général du G5 Sahel engagée dans la lutte contre le terrorisme.

À l’origine de cette escalade verbale, selon le chercheur Ibrahim Yahya Ibrahim, du think-thank International Crisis Group (ICG), l’attaque menée en juillet par des terroristes contre un camp militaire nigérien proche de la frontière. Dix-huit soldats ont été tués, selon l’AFP.

« Beaucoup au sein du gouvernement nigérien pensent que les assaillants sont partis d’une base de la Coordination des mouvements de l’Azawad », CMA, dont une des composantes contrôle Kidal, explique Ibrahim Yahya Ibrahim. Le Niger assure en avoir les preuves, mais ne les a jamais rendues publiques, ajoute-t-il.

De fait, le président Issoufou se plaint que des groupes armés maliens signataires de l’accord d’Alger aient une « position ambiguë » vis-à-vis des terroristes, faisant peser le soupçon d’alliances locales et opportunistes entre séparatistes et terroristes.

Réunis à Ouagadougou samedi, les pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont lancé un appel aux États sahéliens pour « ne pas accepter que les terroristes utilisent leur territoire comme sanctuaire ou base de repli ». Un apparent tacle au Mali pour son incapacité à restaurer son autorité étatique à Kidal, selon un observateur à Bamako.