Le Président angolais Joao Lourenço a démis lundi son chef de l’armée.

Les limogeages, ce jour, du chef d’État major des Armées et du chef des services de renseignements démontrent que le nouveau président de la république, Joao Lourenço continue d’agir pour faire place nette au sommet de l’Exécutif angolais.

Après la fille milliardaire en dollars, Isabel Dos Santos, limogée de la Sonagol et le fils de l’ancien président, José Filomeno écarté de la gestion du Fonds souverain du pays. Ce dernier est d’ailleurs inculpé pour une tentative de détournement de 1,5 milliard de dollars.

Quant à Isabel Dos Santos, elle est sous le coup d’une enquête sur des mouvements de fonds suspects pendant qu’elle dirigeait la Sonagol. L’opération anti-corruption lancée par le successeur de Dos Santos n’épargne pas la hiérarchie militaire.

C’est ainsi que le Général Geraldo Sachipengo Nuda, ancien chef de l’Armée a été inculpé, avec trois autres officiers supérieurs dans une enquête portant sur un fraude colossale estimée à 50 milliards de dollars.

À l’évidence Lourenço a déterré la hache de guerre contre Dos Santos et ses complices qui avaient mis en coupe réglée l’économie du pays ces 38 dernières années. Lourenço semble bien tenir les rênes du pays pour se permettre d’agir comme il le fait. Mais il risque gros car l’Armée est une « vache sacrée » en Angola où son prestige est très grand depuis sa lutte victorieuse contre les colonialistes portugais.

Il s’y ajoute que Dos Santos tient encore le parti pour encore un an. A-t-il les moyens de freiner son successeur, voire de l’éjecter du fauteuil présidentiel ? Quoiqu’il en soit le bras de fer en cours dessine les contours d’un changement plus radical que celui supposé.

C’est ce genre de scénario que redoutent beaucoup de potentats en Afrique qui préfèrent rester au pouvoir jusqu’au bout.

La purge qui est cours en Angola est nécessaire parce que la corruption a fait des ravages dans ce pays très riche en pétrole et autres ressources naturelles comme les diamants.
Comme dans beaucoup d’autres États du continent des régimes véreux ont capté cette manne au détriment du peuple.

Dans le cas de l ‘Angola les dérives d’Isabel Dos Santos ont été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Au Nigeria c’est le général Sani Abacha qui a fini par faire l’unanimité contre lui.

Ce qui se passe en Angola illustre aussi la difficulté, voire l’impossibilité de réussir « un changement dans la continuité ». Il ne peut y avoir de vrai changement sans rupture.