La France augmente son niveau d’alerte sécuritaire pour le Burkina Faso.

Le Burkina Faso est désormais entièrement « déconseillé sauf raison impérative » ou « formellement déconseillé » par le ministère français des affaires étrangères.

Cette décision prise par les Français intervient quelques jours après que le Burkina ait menacé d’abattre les avions français de combat survolant son territoire. L’état-major burkinabè a adressé le 15 novembre une correspondance à l’attaché de défense français, lui demandant d’avertir de tout déplacement d’avions 48h à l’avance, sinon ils seront considérés « comme ennemis ».

Le Quai d’Orsay a actualisé sa carte de conseils aux voyageurs sur le Burkina : la zone rouge (formellement déconseillée) reste la même, couvrant tout le Nord, l’Est et les frontières ouest alors que tout le reste du pays est désormais orange (déconseillé sauf raison impérative). Jusqu’à récemment le centre du pays était encore en jaune (vigilance renforcée) alors que la capitale Ouagadougou était en zone orange depuis mars 2018.

« La détérioration sécuritaire au Sahel est très préoccupante. L’épicentre de l’insécurité était auparavant au Mali. Aujourd’hui, le Burkina Faso est désormais au cœur du conflit », a estimé mardi Patrick Youssef, directeur adjoint du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour l’Afrique, lors d’une conférence de presse au Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique.

« Depuis le début de l’année, le nombre de déplacés internes a augmenté en flèche. Rien qu’entre juillet et septembre, leur nombre est passé de 280 000 à 485 000 », a-t-il rappelé. L’expert a pointé une situation qui s’est particulièrement dégradée dans la province du Soum (nord du Burkina, à la frontière avec le Mali), où « des groupes armés prennent progressivement le contrôle territorial de la zone ».

Ces derniers mois au Burkina, « plus de cent centres de santé ont cessé de fonctionner, ils ne reçoivent plus d’assistance médicale pour aider les populations ou ont été la cible d’attaques », s’est inquiété le représentant du CICR.

Au Burkina comme au Mali et au Niger, « l’émergence de nouveaux groupes armés et leur fragmentation rendent de plus en plus difficile l’obtention de garanties pour se déplacer dans les zones affectées par les violences », a-t-il déploré, en enjoignant les États du Sahel à « œuvrer pour garantir un accès à l’aide humanitaire ».