Le bras de fer se durcit encore un peu plus entre le président Vaz et la CEDEAO.

Les membres du « gouvernement illégal dirigé par le premier ministre Faustino Imbali » sont sommés par la CEDEAO de démissionner avant le sommet qui va se tenir le 8 novembre à Niamey, en présence des chefs d’État. S’ils ne le font pas, dans les 48 heures (l’injonction date du 6 novembre), ils seront sanctionnés par le sommet des chefs d’État.


Les choses sont donc très claires et la menace lourde. Pourtant le président José Mario Vaz a demandé aux forces de l’ordre « d’aider les ministres qu’il a nommés, à s’installer dans les ministères ». C’est un appel à l’usage de la force pour imposer sa décision jugée illégale par la communauté internationale.

Pour l’heure donc, l’homme ne semble pas prêt à agir dans le respect des accords mentionnés sur la feuille de route de la CEDEAO du mois de juin. Il fait un appel direct aux forces de sécurité qui vont avoir le dernier mot, comme d’habitude. Sauf que cette fois-ci, la CEDEAO -qui a les moyens d’imposer sa feuille de route- ne laissera pas faire. Il s’y ajoute que le temps des coups d’État est révolu en Afrique.

À l’évidence les 24 heures qui commencent au moment où ces lignes sont écrites vont être cruciales pour l’avenir immédiat de la Guinée-Bissau. Le grand perdant risque fort d’être le président Vaz qui joue gros, dans un contexte politique national et international qui lui est défavorable.

Jusqu’à preuve du contraire, c’est le PAIGC qui est majoritaire en Guinée-Bissau et toute la communauté internationale soutient la feuille de route de la CEDEAO et exige que les élections présidentielles du 24 novembre se tiennent dans le calme et la sérénité. Et que les opérations de vote soient libres et transparentes.

Vaz semble redouter l’épreuve démocratique des urnes et chercherait à créer une diversion. Il s’y prend tard et très maladroitement, en nommant un gouvernement illégal. Le temps lui est compté.

Va-t-il avoir un sursaut de lucidité et accepter les décisions de la CEDEAO ? Ira-t-il à Niamey pour participer au sommet de la dernière chance ?

Il a tout intérêt à le faire pour essayer de sortir du piège qui est entrain de se refermer sur lui.