Comme on s’y attendait, la réaction du patron du PDCI, Henri Konan Bédié a été radicale : il a remplacé Kablan Duncan de son poste de vice-président du parti historique fondé par Houphouet Boigny.
Kablan Duncan savait à quoi s’attendre en défiant l’homme de Daoukro en portant sur les fonts baptismaux la formation : « PDCI-RENAISSANCE ». C’était à la fois un acte de rébellion et de provocation que Bédié ne pouvait laisser passer.
Duncan a subi le sort de tous les autres qui avaient rejoint Ouattara pour former le RHDP unifié, sans l’aval de Bédié. Encore une fois, c’est Ouattara qui a allumé le brasier politique en humiliant son allié Bédié, en formant son gouvernement sans l’associer. Et, en ayant reconduit des ministres PDCI, sans se concerter avec lui.
Par la suite, Ouattara a essayé de recoller les morceaux en conviant Bédié à une rencontre au sommet qui a acté leur divorce. Ce n’était certes pas l’objectif visé mais Bédié est resté inflexible car, pour lui, « il y a eu un accord politique pour une alternance en 2020 au profit du PDCI ».
Manifestement Ouattara ne l’entend plus de cette oreille et donc la rupture est inéluctable. Elle est désormais consommée et couvre le ciel politique ivoirien de gros nuages noirs qui pourraient provoquer un orage violent comme en 2010.
Le front qui se dessine et qui pourrait regrouper le PDCI de Bédié, le FPI de Gbagbo et Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale et serait une force politique majeure en Côte d’Ivoire. Elle a les moyens de rivaliser avec Ouattara et ses alliés.
La stabilité du pays pourrait être menacée et l’ensemble des économies des pays membres de l’UMOA vont être affectées négativement. C’est donc le moment d’essayer de freiner cette dynamique nocive avant qu’elle ne devienne un torrent violent qui déferle.
L’éclatement de facto du PDCI est une mauvaise nouvelle pour la Côte d’Ivoire.