Certaines réformes institutionnelles de l’organisation de l’Union africaine, portées depuis deux ans par Paul Kagame ont été adoptées.

Le sommet extraordinaire de l’Union Africaine semble avoir atteint ses objectifs. L’UA a en effet adopté dimanche un certain nombre de réformes visant à rationaliser l’organisation continentale et à obliger les États membres à respecter leurs obligations financières.

Certaines réformes proposées par le président en exercice de l’UA, le président rwandais Paul Kagame, ont toutefois été rejetées. Malgré des avancées enregistrées, la majorité des 55 États membres de l’UA ont rejeté le projet de Kagame de donner au chef de la Commission de l’UA le pouvoir de nommer ses propres adjoints et commissaires. Cela était considéré comme une mesure visant à rendre l’administration plus responsable devant son chef.

Le sommet a toutefois soutenu les mesures visant à rationaliser l’organisation panafricaine tout en générant des recettes auprès des États membres et en sanctionnant ceux qui ne versent pas leurs contributions.

L’Union africaine a également accepté de réduire le nombre de ses commissions de huit à six, la paix et la sécurité fusionnant avec les affaires politiques et le commerce et l’industrie fusionnant avec les affaires économiques.

« Aujourd’hui, nous avons lancé la Commission (l’exécutif de l’UA) sur une trajectoire plus performante avec des effets bénéfiques qui se feront sentir pendant des décennies », a déclaré Paul Kagame, lors de la cérémonie de clôture du 11e sommet extraordinaire de l’UA. Le mandat du président Kagame en tant que chef de l’UA expire au début de l’année prochaine.

Un fonds pour financer les crises

Samedi, l’UA avait lancé un fonds destiné à financer les réponses aux crises sur le continent avant qu’elles ne dégénèrent en conflits ouverts. Ce fonds devrait être doté à terme de 400 millions de dollars mais seuls 60 millions ont été recueillis jusqu’à présent auprès de pays africains.

Le Fonds pour la paix fait partie des propositions visant à sevrer l’UA de l’argent des donateurs étrangers, dont la pièce maîtresse est une taxe sur les importations de 0,2% destinée à financer l’organisation que 24 pays sont en train de mettre en place.

Selon l’AFP, les États-Unis ont critiqué ce projet, arguant qu’il viole les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). La mission américaine auprès de l’UA a publié une déclaration affirmant qu’elle soutenait les objectifs d’autofinancement mais s’opposait aux « mesures commerciales » pour les atteindre.

Pour rappel, en 2016, l’UA avait chargé Paul Kagame de remanier l’organisation continentale qui est souvent considérée comme inefficace et trop dépendante des donateurs. L’UA dépend actuellement des donateurs étrangers qui, en 2019, paieront 54% d’un budget total de 681,5 millions de dollars (596 millions d’euros).